Steven Curfs (ALCO): Relever les défis de la durabilité
Monica Carlessi, Conseillère principale en conformité, et Alessandra Simonelli, responsable du développement durable à la bil, interviewées par steven curfs, conseiller du conseil d’administration (alco). Ils analysent les avancées des législations offrant aux investisseurs des options durables et discutent de la manière dont la bil répond aux défis de l’application des normes esg, tout en guidant ses clients dans l’intégration des considérations esg à leurs décisions d’investissement.
Comment la BIL met-elle en œuvre les règles ESG ?
Les entreprises offrant des services de gestion d’investissements et de conseil en investissement sont soumises à des obligations de durabilité en vertu de la directive européenne sur les marchés d’instruments financiers (MiFID). Elles doivent recueillir les préférences des clients en matière de durabilité et les intégrer dans leur évaluation de pertinence. Bien que cela puisse sembler simple à première vue, cela nécessite des investissements importants en temps et en ressources. Les entreprises doivent concevoir et intégrer un questionnaire permettant d’évaluer les préférences de durabilité des clients. À partir de ces données, il est nécessaire d’établir une cartographie complète des produits disponibles répondant aux critères exprimés par les clients. Pour appliquer ces exigences, il est indispensable de former les conseillers financiers et les gestionnaires de relations à discuter efficacement des facteurs ESG avec les clients.
©DR
Steven Curfs
"À la BIL, nous considérons la mise en œuvre de MiFID et SFDR comme un parcours progressif"
- Alessandra Simonelli
Quels ont été les plus grands défis ?
Le cadre réglementaire des ESG évolue rapidement. La mise en œuvre de la directive MiFID et du règlement sur la publication d’informations en matière de finance durable (SFDR) soulève des incohérences et manque parfois de directives claires, ce qui peut entraîner des divergences entre les produits et les préférences d’investissement durable. Cela exige des interprétations flexibles et crée de nouveaux défis.
La formation du personnel est essentielle, car la sensibilisation aux ESG reste faible. Un autre défi réside dans la disponibilité et la qualité des données sur les entreprises et les produits d’investissement. Les préférences des clients en matière de durabilité peuvent être très variées, allant de produits alignés sur la taxonomie à des investissements tenant compte des impacts négatifs sur les facteurs de durabilité, ou encore des produits axés sur les critères « E », « S » ou « G ». La standardisation des solutions d’investissement répondant à tous les clients constitue donc une série de défis considérables.
©DR
Alessandra Simonelli
Comment la BIL répond-elle aux défis posés par la mise en œuvre de MiFID et SFDR ?
À la BIL, nous considérons la mise en œuvre de MiFID et SFDR comme un parcours progressif. Ce n’est pas une action ponctuelle, mais un processus évolutif dans lequel les produits et outils s’adaptent au marché. Par exemple, notre questionnaire évaluant les préférences de durabilité des clients a déjà une deuxième version, avec une granularité accrue pour prendre en compte des demandes plus spécifiques. Les réponses faciliteront les possibilités opérationnelles, la conception et le développement de nouveaux produits, ainsi que l’adaptation des produits existants. Nous avons développé notre cadre de durabilité BIL, lancé des obligations vertes alignées sur l’ICMA, et nos fonds ont obtenu un label LuxFLAG, fournissant aux clients des évaluations indépendantes de notre gamme de produits ESG.
Enfin, notre plan de formation continue d’évoluer afin que nos conseillers et gestionnaires de relations puissent aider les clients à comprendre comment les critères de durabilité sont appliqués.