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Herwig Temmerman and Dimitri Cordenier (BearingPoint) : Digital Euro : Présent et Futur 

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Le 18 octobre, la Banque centrale européenne (BCE) franchit une étape cruciale en amorçant la "phase de préparation" de l’Euro numérique, posant ainsi les bases de cette monnaie numérique. La décision définitive quant à son émission ne sera envisagée qu'après l'achèvement du processus législatif par l'Union européenne. 

 

Pourquoi avons-nous besoin d'un Euro numérique ? 

 

En général, la Commission européenne et la BCE convergent sur la nécessité d'un Euro numérique1. Compte tenu de l’évolution actuelle du marché et des technologies, ces institutions reconnaissent que maintenir une monnaie centrale sans risque pourrait devenir difficile si l'usage de l'argent liquide diminue, tandis qu’en contrepartie les paiements électroniques et monnaies numériques émises par des particuliers continuent de gagner en importance. Ces transformations représentent des risques potentiels pour l'indépendance et la stabilité de l'UE.  

D'autres raisons impérieuses justifient l'adoption de l'euro numérique : réduction des coûts, diminution des cyber-risques, réduction de l'impact écologique, renforcement de l'inclusion financière et facilitation de l'exécution de la politique monétaire. 

En outre, un Euro numérique pourrait renforcer la crédibilité de l'euro et son influence à l'échelle internationale. 

"Une phase de préparation de 2 ans pour l’Euro numérique a commencé en novembre, mais la décision finale d'émettre un Euro numérique ne sera envisagée qu'après que l'UE ait achevé le processus législatif."

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À quoi ressemblera l’Euro numérique ? 

 

La BCE sera la seule habilitée à autoriser l'émission de l’Euro numérique, suivi par les banques centrales nationales dans un second temps. Réservé aux clients du commerce de détail, l’Euro numérique ainsi que les billets et pièces en Euros seront convertibles à leur valeur nominale. Les transactions, en ligne ou hors ligne, s'effectueront en temps réel. Les utilisateurs n'auront aucun lien contractuel avec la BCE ou les banques centrales nationales. Ce seront les Prestataires de Services de Paiement (PSP) qui géreront les comptes de l’Euro numérique pour les clients. De plus, les comptes seront non rémunérés, étant destinés uniquement aux transactions et non à une fonction de réserve de valeur. 

L’Euro numérique nécessitera-t-il des développements complexes et coûteux pour les prestataires de services de paiements (PSPs) ? 

 

Oui, les PSPs devront innover pour accompagner le développement de l’Euro numérique. Ils devront élaborer des mécanismes pour débiter automatiquement les transactions excédant un seuil défini vers des comptes non digitaux dès la réception des fonds. Ils devront permettre les paiements en ligne en Euro numérique au-delà du solde disponible. Ainsi, les PSPs devront relier chaque compte d’Euro numérique à un compte en devise «â€¯classique » choisi par l'utilisateur, peut-être chez un autre PSP. 

 

Les services de base seront sans frais pour les particuliers, cependant les PSPs pourraient facturer les commerçants pour l'usage des services d'acquisition en Euro numérique et des frais entre PSP, couvrant leurs coûts de distribution à un coût moyen estimé par la BCE, avec une marge de profit raisonnable. 

 

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