top of page

Angela Nickel (COMO Digital Life): Vers une nouvelle ére de la banque intégrée

Le Luxembourg et l’industrie financière se trouvent à un moment charnière. L’intégration des services bancaires dans des plateformes non bancaires – autrement dit la finance embarquée – s’est imposée en 2024. En 2025, cette tendance devrait provoquer une transformation profonde du secteur. Angela Nickel, CEO de COMO Digital Life, explique comment la banque intégrée en tant que service (Embedded Banking-as-a-Service, ou eBaaS) transforme les prestataires de services aux entreprises en partenaires fintech à part entière.

Pourquoi la banque intégrée en tant que service représente-t-elle une opportunité stratégique pour les sociétés de services aux entreprises ?

La banque intégrée change la donne. Elle unifie ce qui, jusqu’ici, fonctionnait de manière fragmentée. Imaginez une plateforme de services où un client peut créer une entreprise, gérer la comptabilité et réaliser ses opérations bancaires dans une seule interface. Plus besoin de passer d’un portail de conseil à un site bancaire : tout est intégré. En ajoutant les services financiers au cœur de leurs offres, ces sociétés réduisent les frictions et fluidifient leurs processus. Le potentiel est immense : selon Juniper Research, le marché mondial de la finance embarquée pourrait dépasser 228 milliards de dollars d’ici 2028, alors que moins de 20 % de ce potentiel a été exploité à ce jour.

Comment eBaaS transforme-t-il les modèles économiques de ces entreprises ? Beaucoup restent attachés à la facturation au service. Qu’est-ce qui change avec la finance embarquée ?
Ce modèle réinvente entièrement la structure des revenus. Au lieu de facturer à l’acte ou à l’heure, les entreprises génèrent des revenus récurrents à partir des transactions bancaires intégrées à leur plateforme. Chaque paiement, prêt ou ouverture de compte peut alimenter directement leur chiffre d’affaires. Les sociétés ayant déjà intégré la finance embarquée enregistrent une croissance plus rapide que celles restées sur des modèles classiques. Les prestataires de services aux entreprises peuvent faire de même. Grâce à la banque en tant que service, ils captent une part des frais de transaction, ou perçoivent des abonnements liés aux services fintech. Pour un cabinet du Big Four, cela signifie une fidélité client accrue : changer de plateforme reviendrait à désorganiser toute leur activité. Du point de vue des investisseurs, cela représente des revenus à la structure plus robuste et des valorisations plus élevées. Pour les clients, cette plateforme devient à la fois leur conseiller de confiance et leur centre de gestion – plus besoin de recourir à une application tierce.

"Initiez le changement ne le subissez pas" 

20241011_Como_Angela Nickel_10.jpg

©360Crossmedia /HC

Ce changement touche autant à la technologie qu’à la stratégie. Un dernier conseil pour ceux qui envisagent cette transition ?

Cette évolution redéfinit la relation client : elle ne repose plus sur une suite de transactions, mais sur un partenariat. La banque intégrée en tant que service dépasse le simple phénomène technologique. Il s’agit d’un point d’inflexion stratégique. Les prestataires disposent d’une opportunité rare de se réinventer et de créer une nouvelle source de revenu. Ceux qui prennent ce virage avec audace pourront occuper une position centrale dans les opérations de leurs clients – avec à la clé : croissance, chiffre d’affaires et résilience. Dans l’environnement financier actuel, marqué par l’urgence et la transformation continue, l’intégration devient synonyme de pertinence. Mon conseil ? Mieux vaut être le facteur de disruption que celui qui la subit. La prochaine frontière est déjà là – le moment est venu de la conquérir.

bottom of page