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Nick Tabone et Arnaud Bon (Deloitte) : Le nouveau visage du Private Equity

Au cours des quinze dernières années, une croissance exponentielle marque le marché du capital-investissement au Luxembourg. Des experts comme Nick Tabone et Arnaud Bon, associés chez Deloitte, ont observé comment cette évolution a remodelé le paysage financier luxembourgeois.

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©360Crossmedia/DE

Une nouvelle approche de l’investissement

Nick Tabone et Arnaud Bon observent des évolutions majeures au Luxembourg. « L’une des principales tendances que nous notons est l’émergence rapide des produits alternatifs semi-liquides », expliquent-ils. « Cela permet d’accéder à un nouvel univers d’investisseurs, les particuliers aisés et fortunés, avec des produits éloignés des fonds fermés classiques lancés par les gestionnaires de fonds alternatifs ces dernières décennies. » Dans le domaine du Private Equity, les capitaux sont généralement engagés à long terme, obligeant les investisseurs à attendre de nombreuses années avant de les récupérer, s’ils les récupèrent. Les investissements semi-liquides, en revanche, utilisent un portefeuille d’actifs liquides et illiquides, permettant d’offrir des rendements alternatifs sans lier les investisseurs sur le long terme. Parallèlement, dans le cadre de leur stratégie de croissance et de diversification, les grands gestionnaires traditionnels s’orientent vers les marchés privés, souvent via l’acquisition de gestionnaires alternatifs de taille petite ou moyenne. « Ceci est nettement plus rapide que de développer organiquement un nouveau secteur ou une nouvelle stratégie », explique Nick Tabone.

L’écosystème financier du Luxembourg

De nombreux gestionnaires de fonds de Private Equity se sont implantés au Luxembourg en raison de son infrastructure et ses outils. « Les gestionnaires sont déjà là », souligne Arnaud Bon. « L’écosystème est en place et les acteurs sont présents ». Cela permet aux gestionnaires de faire levier sur leur infrastructure existante afin de développer de nouveaux marchés ou de nouvelles stratégies, limitant ainsi les risques liés à de nouveaux investissements. L’activité transactionnelle s'étant ralentie ces dernières années, de nombreux gestionnaires se sont engagés dans la transformation de leur organisation pour mieux gérer leurs coûts. Cela inclut l’utilisation de nouvelles technologies, de processus optimisés et de modèles d’utilisation des ressources humaines différents. « Nombre d’entre eux arrivent à la fin d’un cycle de maturité technologique, ce qui soulève une question cruciale : que faire ensuite ? Réinvestir dans de nouveaux outils, ou faire appel à un soutien externe ? », explique Arnaud Bon. Cette question ouvre la porte à de nouvelles opportunités pour Luxembourg.

"« Nous disposons aujourd’hui d’un vivier de ressources et de talents dont nous ne bénéficiions pas il y a quelques années dans ce secteur. "

- Nick Tabone

Préserver la compétitivité du Luxembourg

Le principal défi pour le Luxembourg est de rester attractif et compétitif pour les gérants et les investisseurs. La stabilité fiscale et l’instauration d’un cadre réglementaire adéquat constituent une part importante de la réponse. Il s’agit d’un domaine dans lequel le Luxembourg a excellé, avec des règlementations européennes généralement transposées de manière pragmatique en droit local, créant ainsi un environnement juridique sûr et flexible. Cela s’est traduit en une forte croissance, attirant un grand nombre d’acteurs, de produits et de personnel pour les accompagner. Cependant, des poches de croissance subsistent encore. « Il est étrange que les fonds de pension luxembourgeoises ne soient pas davantage alloués aux fonds de Private Equity », remarque Nick Tabone. Ce pourrait être une opportunité de changement maintenant que le Private Equity occupe une position si forte au Luxembourg. En fin de compte, un pays qui a développé un écosystème si favorable à cette industrie pourrait en bénéficier davantage.

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