Dubaï, un grain de folie universelle
Les passagers pour le futur ont rendez-vous à Dubaï. Retardée d’un an pour cause de Covid, l’exposition universelle 2020 brille et palpite dans la capitale économique des Émirats arabes unis. Traditionnelle vitrine des nations hôtes, le rassemblement international amplifie cette fois le caractère avant-gardiste d’une métropole ayant mis les nouvelles technologies à son agenda depuis des années.
Peu de pétrole, mais des idées d’avenir
Dubaï ne peut pas compter sur des réserves de pétrole et de gaz aussi avantageuses que sa voisine Abou Dhabi. Elle mise donc résolument sur le futur, en développant le tourisme haut de gamme, en instaurant des ports francs et en investissant dans les nouvelles technologies. L’accueil d’une Exposition universelle s’inscrivait donc directement dans la ligne d’un État ayant édifié la plus haute tour de la planète, le Burj Khalifa, et dont les îles artificielles en forme de palmiers n’attirent pas moins l’attention. Entre mer et désert, sur fond de crises sanitaire et climatique, Dubaï l’aride reçoit le monde entier jusqu’au 31 mars, sur le thème « Connecter les esprits, créer l'avenir ». Trois sous-thèmes illustrent le slogan : durabilité, mobilité et opportunités. 192 participants se sont donné rendez-vous sur le site : des pays, des organisations, des partenaires.
« La recette utilisée dans l’émirat respecte le triptyque fondateur de ces expositions depuis Londres 1851 : architecture, culture et technologie. »
Le monde condensé sur 438 hectares
La recette utilisée dans l’émirat respecte le triptyque fondateur de ces expositions depuis Londres 1851 : architecture, culture et technologie. Après Milan (Italie) et avant Osaka (Japon), le site de 438 hectares projette d’accueillir 25 millions de visiteurs. Chaque contrée tient à montrer son savoir-faire, et à valoriser ses traditions et sa gastronomie. Tous savent que la prime à l’originalité paie. Ainsi, le pavillon des Pays-Bas abrite une ferme verticale avec des plantes comestibles et des douches de pluie à énergie solaire. L'italien héberge une réplique imprimée en trois dimensions de la statue du David de Michel-Ange. Eau et ambiance tropicale marquent les réalisations du Brésil et de Singapour. Le pavillon du Royaume-Uni, sommet de futurisme habillé de mots, souligne l’importance de l’intelligence artificielle et du secteur spatial du Royaume-Uni, sur un concept de Stephen Hawking. Les Américains la jouent « liberté unissant le monde », avec une passerelle illustrant comment ce concept inaliénable crée des opportunités pour tous.
Visite décomplexée
Pour une petite folie, les agences de voyages offrent des forfaits pour toutes les bourses permettant de s’envoler pour s’immerger dans la péninsule arabique en chair et en os. Mais on peut également se donner bonne conscience environnementale en profitant de la fête sans quitter son écran d’ordinateur. Sur le site internet "expo2020dubai", tous les pavillons se visitent en virtuel. Concerts, podcasts, conférences : de quoi passer des heures dans l’esprit de l’expo, grâce à des réalisations soignées. Une heure avec Alicia Keys ? Un clic suffit. Car la première prouesse de la manifestation consiste à s’inscrire parfaitement, selon le vœu de ses concepteurs, « dans le monde hautement interconnecté d'aujourd'hui ».