Marco Caldana (Groupe FARAD) : Pas d’investissement sans impact
Marco Caldana, fondateur et président du groupe FARAD, une plateforme de services financiers diversifiés pour les clients institutionnels, affirme qu'une nouvelle ère s'ouvre, dans laquelle les résultats monétaires ne constitueront plus le seul critère d'évaluation des services par les clients.
Comment décrire en bref le Groupe FARAD ?
Groupe indépendant de sociétés fondé au Luxembourg en 2001, FARAD exerce principalement dans l'assurance et les services financiers durables. Au cours des 20 dernières années, nous avons développé une approche complète et compétitive B2B et B2B2C, avec dans notre éventail de solutions spécialisées en marque blanche et des produits réglementaires. FARAD constitue un mélange unique de projets entrepreneuriaux variés cherchant à combiner la créativité italienne avec les philosophies cartésienne et calviniste incarnées dans le contexte multiculturel du Luxembourg. Nous jouissons d'une reconnaissance générale en nous positionnant à l'avant-garde du respect, du développement et de la promotion des normes environnementales, de responsabilité sociale et de gouvernance d'entreprise.
“En tant que Benefit Corporation, nous devons investir 5 % de nos bénéfices dans des projets caritatifs.”
Quelle place occupe l'ESG au sein de vos organisations, et pour vous en particulier ?
En tant que Benefit Corporation, nous investissons 5 % de nos bénéfices dans des projets caritatifs. Nous faisons figure de pionnier dans ce domaine et avons même obtenu la certification B-Corp en 2017. Nous rejetons l'idée de voir l'ESG comme une simple "politique sans plastique" ; nous n'avons d’ailleurs jamais utilisé cette matière dans nos bureaux. L'ESG et la finance d'impact s'inscrivent dans notre ADN depuis notre création, et nous avons toujours cherché à transformer nos convictions en pratique. Nous n'avons cessé d'élaborer de nouveaux projets et services ESG sous la marque GreenEthica. En 2016, nous avons lancé la base de données de fonds GreenEthica. Elle fournit depuis 2018 une analyse d'impact sur les Objectifs de développement durable. Au cours des deux dernières années, nous avons mis au point le service de cotation ESG/SDG GreenEthica. Il permet à nos clients d'analyser leur portefeuille et leur procure un rapport sur l'impact de leurs investissements. En 2017, nous avons lancé un premier produit en unités de compte avec un portefeuille d'actifs durables et la SICAV BestSRI, un fonds de fonds OPCVM mettant en avant nos capacités en matière de gestion de portefeuille durable. Je reste convaincu que nous entrons dans une nouvelle ère où les résultats financiers ne constituent pas pour nos clients le seul juge de la qualité de nos services. Ils se focalisent de plus en plus sur le mode d’investissement de leur argent et sur l'impact ainsi produit sur la société. Il y a 20 ans, lorsque j'ai lancé ma première entreprise, je rêvais justement de ne pas me contenter de gagner de l'argent, mais de créer un impact positif à tous les niveaux.
Quels défis et opportunités envisagez-vous pour FARAD au cours des cinq prochaines années ?
Nous pouvons compter sur le moteur utile des Objectifs De Développement Durable 2030 pour fournir un plan pour l'avenir. De mon point de vue, j’entrevois, dans les cinq à dix ans, deux opportunités principales dans lesquelles j'aimerais voir mon groupe prendre le leadership : l'évolution de l'économie circulaire et le stockage des énergies renouvelables. Ces deux domaines clés pour l’ESG représentent la prochaine révolution industrielle. Ils peuvent sembler très éloignés de l'industrie purement financière, mais je me suis convaincu de leur forte liaison, car l'industrie financière se trouve dans l'obligation de soutenir ces projets. Nous ne pouvons pas imaginer un avenir sans changements majeurs dans notre attitude. Le consumérisme, en tant que philosophie sociale et économique poussant à l'acquisition de biens et de services en quantités toujours plus importantes, est mort. Le défi consiste à amener les clients à cette nouvelle approche et à trouver un moyen clair d'atteindre ensemble des objectifs financiers et non financiers.