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Gilles Gérard (Luxlait) : Du blanc au vert 

Créée en 1894, Luxlait a investi 200 millions d'euros en 2009 pour moderniser sa production et continue d'investir. Quatorze ans plus tard, l’entreprise continue d’innover afin de rester compétitive et d’offrir des nouveaux produits tant pour le marché national qu’international. Faites une visite guidée.  

Pouvez-vous décrire Luxlait en quelques mots ? 

Tout a commencé en 1894 avec des milliers de producteurs luxembourgeois qui ont choisi de s'unir autour d'une association agricole commune. 129 ans plus tard et après avoir fusionné avec la laiterie Laduno à Ingeldorf et la laiterie Celula à Bettembourg en 1978, nous comptons 650 adhérents (350 employés et 300 agriculteurs). Le nombre d'agriculteurs est en constante diminution, mais la production de lait augmente. En effet, ceux qui continuent à travailler produisent davantage afin d’améliorer la productivité, ce qui est primordial. Au total, chez LUXLAIT, 22.000 vaches produisent plus de 170 millions de litres de lait par an. Nous effectuons environ 1.500 analyses par jour pour assurer la qualité de nos produits. D'ailleurs, grâce à ces systèmes de contrôle, nous n'avons jamais eu de problèmes sanitaires. Notre modèle économique repose sur trois piliers : Le Luxembourg qui représente 35% de la vente des produits finis, l'exportation avec 65% et les produits industriels comme le lait concentré par exemple. Nous sommes également actionnaire de Solarec, la plus grande laiterie de Belgique. 

"Nous devons être extrêmement actifs pour rester compétitifs."

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Quelle est la complexité de votre activité ? 

Notre complexité réside dans le fait que les volumes de lait sont variables selon la saisonnalité et selon les volumes produits par nos agriculteurs, ce qui nous oblige à adapter notre production en permanence. Ensuite, nous devons transformer ce lait pour en faire des produits d'exception, de très haute qualité et éthiquement irréprochables. Il est également important de savoir que la plupart de nos produits sont des produits frais et que leur date limite de consommation est de ce fait courte, fraicheur oblige ! 

Le lait que nous collectons doit être transformé dans les 24 heures qui suivent son arrivée à l'usine et nous devons toujours disposer d'un réseau de distribution efficace. Le but de cette organisation est d'obtenir un prix juste pour le lait de nos agriculteurs issu de leur dur travail. Tous les bénéfices sont redistribués à nos membres. 

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"Les personnes qui en ont les moyens doivent soutenir les produits locaux et les circuits courts."

Comment voyez-vous l'avenir ? 

Nous avons connu une croissance de 30 % au cours des cinq dernières années, principalement grâce à notre innovation et à notre savoir-faire. Nous fabriquons aujourd'hui plus de 200 produits différents : Lait frais, lait UHT, lait aromatisé, crème, yaourts, kéfir, lait fermenté, fromage blanc, gouda, emmental, crème glacée et beurre, et la liste est encore longue. Nous innovons constamment et développons de nouveaux produits chaque année, comme le kéfir et bientôt le Skyr. A titre personnel, j'ai fait de l'éco-responsabilité, de la durabilité, du respect de l'environnement mais aussi du bien-être animal mes priorités depuis ma nomination en tant que CEO en 2018. J'espère que la législation imposera bientôt aux produits un indice sur leur empreinte carbone afin que les gens puissent faire un choix éclairé sur les produits qu'ils consomment. Je pense que les personnes qui en ont les moyens doivent soutenir les produits locaux, et le développement des circuits courts. Certains produits vendus dans les supermarchés ont fait le tour du monde, alors que nos produits Luxlait sont tous locaux et 100% luxembourgeois. Ce qui est sûr, c'est que nous devons être extrêmement actifs pour rester compétitifs : Les prix de l'électricité et du gaz ont triplé, les ingrédients et les matières premières ont fortement augmenté et, dans sa volonté de sauver la planète, l'UE met parfois en place des contraintes si brutales qu'elles contraignent l'activité de nombreux agriculteurs et industries. Tous les acteurs du secteur doivent rester en contact étroit avec les consommateurs et la réalité du terrain. En tant qu'administrateur de l'Association européenne du lait et membre des confédérations allemande, française et belge du lait (nos trois plus grands marchés d'exportation dans l'ordre), je reste très attentif à l'évolution de notre secteur afin d’être toujours innovant et créatif. Le Luxembourg jouit d'une excellente image dans notre secteur, ce qui est très important et aussi un gage de sécurité pour l'avenir. 

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