Tom Kettels (Infrachain) : Construire un écosystème de blockchain interconnecté et solide
"L'écosystème européen de la blockchain se veut extrêmement vivant", déclare Tom Kettels, chef de projet d'Infrachain. En effet, différents acteurs sont impliqués dans l'évolution prometteuse de la blockchain en Europe. Interview.
Pouvez-vous décrire Infrachain en quelques mots ?
Infrachain est une association privée à but non lucratif qui s’adresse à toute organisation – principalement européenne – intéressée par la blockchain. Elle a été créé à l'initiative de « Digital Luxembourg » et contribue à l'économie décentralisée des données en favorisant l'adoption de la blockchain et des technologies des registres distribués (DLT) par le biais de projets opérationnels et du partage d'informations. De plus, notre communauté d'entreprises travaille sur des projets de blockchain opérationnels et exploite des nœuds dans différentes blockchains, y compris l'infrastructure européenne de services de blockchain (EBSI). Actuellement, nous menons également des projets liés aux identifiants numériques et à l'adoption de la blockchain dans le secteur public. Par exemple, nous développons le projet EBSILUX avec le ministère de la Digitalisation, le LIST et le SnT. EBSILUX permet l'inscription des diplômes sur EBSI pour augmenter la mobilité des étudiants et lutter contre la fraude.
« La Bourse de Luxembourg a admis le premier token de sécurité enregistré sur un DLT public.», Tom Kettels
Comment définiriez-vous l'écosystème blockchain européen ?
L'écosystème européen de la blockchain se veut extrêmement vivant. Par exemple, EBSI hébergera des services transfrontaliers facilitant la vie des citoyens et des entreprises. En ce sens, nous nous concentrons maintenant en partie sur des initiatives dirigées par le secteur public comme EBSI et EBSILUX. De plus, le ministère de la Digitalisation et SIGI ont lancé le la blockchain du secteur public au Luxembourg. En plus de cela, l'UE et les gouvernements nationaux envoient également un signal positif en développant activement le cadre juridique de la blockchain. En effet, les législateurs de l'UE adopteront probablement la proposition sur la finance numérique dans les prochains mois. Cette décision apportera une sécurité juridique liée aux actifs numériques et à l'utilisation des DLT dans le secteur financier. Cela renforcera la compétitivité de l'écosystème européen de la blockchain.
Quelles tendances identifiez-vous dans l'utilisation de cette technologie ?
Les identifiants décentralisés figurent parmi les sujets les plus brûlants. De nos jours, une personne peut porter plusieurs identifiants décentralisés utilisés dans divers contextes tels que les services financiers, les réseaux sociaux et les jeux. Ainsi, les utilisateurs reprennent le contrôle de leurs données personnelles car ils peuvent décider lesquelles partager et avec qui. Ces comportements compliquent le suivi des utilisateurs individuels sur les plateformes. Les discussions autour des monnaies numériques des banques centrales sont en cours. De plus, les lois luxembourgeoises sur la blockchain fournissent une base juridique pour les tokens de sécurité et la Bourse de Luxembourg a admis le premier token de sécurité enregistré sur un DLT public. Enfin, la tokenisation généralisée constitue également une tendance forte, que ce soit dans l'immobilier ou dans le métaverse qui offre des possibilités quasi infinies de tokenisation.