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Jacques Schneider : Insuffler la vie au Lion 

 

L'art évolue constamment tout en demeurant essentiel au bonheur humain. Nous avons échangé avec l'artiste luxembourgeois Jacques Schneider à propos de son travail et du rôle de l'art dans la société. Entretien. 

Pouvez-vous décrire votre processus créatif ? Comment trouvez-vous l'inspiration ? 

Lorsque je photographie quelqu'un, j'essaie de montrer de l'empathie. Chacun est différent, c'est ce qui fait le charme de chaque photographe : chacun a son propre art, son empathie, sa signature... Tout m'inspire, je suis une véritable éponge. Et si ce que j'imagine fonctionne, c'est formidable ! Sinon, tant pis ! Je refuse de forcer les choses ou de stresser. Même en réalisant des commandes, la création doit rester innée ; l'idée doit être évidente. Sinon, elle a besoin d'être modifiée. Cela s'applique à tous les domaines : prenez le photographe, il a son fil rouge : "comment faire une séance de qualité ?" Cela ne doit pas être altéré, au risque de compromettre l'ensemble. La chose la plus difficile dans la société n'est pas de suivre le courant, mais de se suivre soi-même. Être capable de le faire n'est pas toujours évident : les obligations familiales, financières, professionnelles, peuvent toutes rendre cela difficile. Ce n'est pas facile de dire : "Je fais réellement ce qui me tient à cœur." 

"Mon travail est comme une loupe ; quand quelqu'un se confronte à moi, je la lui tends pour qu’il regarde des objets du quotidien qu'il ne prendrait pas habituellement le temps d'examiner."

Comment percevez-vous le rôle de l'art dans la société moderne ? 

D'une certaine manière, nous vivons immergés dans l'art, mais nous ne le réalisons pas pleinement. Je suis convaincu que son rôle n'a pas changé. Depuis l'aube de l'humanité, les humains ont toujours cherché la beauté et la joie, et l'art d'aujourd'hui n'a pas plus de mérite que celui d'hier ou de demain. Regardez les années 1920 : avions, voitures, bâtiments... les normes n'étaient pas les mêmes qu'aujourd'hui, mais les artistes dessinaient ces plans. L'artiste a un message à transmettre, qu'il soit politique, social, ou un élan personnel ; l'artiste cherche à transmettre. C'est là que survient le changement atmosphérique, où se pose la question de ce que je veux faire. Je crois que le plus important est de transmettre une vision, de l'information et une perspective différente. Mon travail est comme une loupe ; quand quelqu'un se confronte à moi, je la lui tends pour qu’il regarde des objets du quotidien qu'il ne prendrait pas habituellement le temps d'examiner, pour qu’il s’interroge sur ces objets. 

 

 

Parlez-nous du "Léif Léiw". 

 

J'ai souvent réfléchi au potentiel des symboles nationaux, notamment concernant mon lion. L'idée m'est venue de le créer comme un emblème personnel, "Léif Léiw", le lion bienveillant. Sa fonction est celle d'un protecteur, un symbole de chance au-delà du simple merchandising. Nous avons collaboré avec un atelier en France qui crée des médailles gravées, avec mon lion sur un poinçon de 25 centimètres, que je frapperai moi-même. L'idée est de posséder un porte-bonheur. Quand je vois des gens aux Jeux olympiques portant des chaussettes avec mon lion, ou même d'énormes tatouages de lion sur leurs dos, c'est un sentiment indescriptible ! 

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