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Jean-Michel Folon : L'homme bleu

Mondialement reconnu pour les silouhettes d'hommes bleus et d'oiseaux en forme de flèches qui ont jalonné une grande partie de son oeuvre, Jean-Michel Folon (1934-2005) est une figure singulière de l'art belge contemporain, à mi-chemin entre la tradition surréaliste et les grands pionniers de la BD. La fondation qu'il créa en 2000 réunit 40 ans de création et propose cette année une exposition consacrée à Peyo, autre artiste dont les personnages bleus sont ancrés dans la mémoire collective.

 

Un rêveur

« J’ai essayé de fixer mes propres rêves, avec l’espoir que les autres y accrochent les leurs. » Ces mots de Folon lui-même résument la démarche de ce créateur hors-normes devenu dès les années soixante un artiste reconnu et reconnaissable par son style aérien et poétique. Installé à Paris dès l’âge de 21 ans, l’aquarelliste impose sa « marque » dans l’édition par ses illustrations puis ses affiches figurant des silhouettes et des oiseaux comme en apesanteur, presque égarés dans le monde moderne. Consacré en 1989 lorsqu’il dessine les timbres du bicentenaire de la Révolution Française et l’année suivante par le Metropolitan Museum de New York.

L’auteur Ray Bradbury témoigne sur son œuvre

« Certains ont dit qu’il n’était simplement qu’un illustrateur. Simplement ! Comme si l’illustration était simple ! Mais il est plus que cela. Folon est intérieur, ses idées rebondissent en lui. Ce sont des inspirations plutôt que des illustrations. ». Folon est aussi aimé du grand public avec ses génériques télévisés et devient Ambassadeur de l’Unicef en 2003. Ce rêveur, décédé deux ans plus tard d’une leucémie, n’a cessé, par son talent, de questionner le siècle.

Evoquant les oiseaux- flèches, il explique qu’ils sont

« les symboles de la confusion de l’époque. Que se passerait-il si une nuit quelqu’un devait supprimer

tous les panneaux de circulation ? ».
 

Un château en forme d'oasis verte 

Joyau d’architecture de style néo-renaissance flamand au coeur de plus de 220 hectares de parcs et pièces d’eau, le château de La Hulpe érigé en 1842 est désormais propriété de la Région Wallone.
A une vingtaine de km de Bruxelles, longtemps repaire de la famille Solvay qui fonda la firme de chimie éponyme, cette oasis est vouée aujourd’hui aux arts et aux amateurs de promenades bucoliques. Enfant, Folon l’appréciait déjà. Il raconta plus tard :

« Devant une haie merveilleuse de fleurs roses et blanches, mon père nous a dit : « Voilà le jardin aux
mille rhododendrons. Ils protègent le Château de La Hulpe »
.

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« Certains ont dit qu'il n'était simplement qu'un illustrateur. Simplement ! Comme si l'illustration était simple ! Â»

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La fondation 

Rien d’étonnant dès lors à ce que l’artiste ait accepté d’y installer sa fondation en 2000, dans la ferme annexe du château. Davantage qu’un musée, le visiteur y parcourt « le livre d’une vie d’artiste » et 40 ans de création à travers 500 œuvres (aquarelles, a ches, films). Une immersion dans une oeuvre toujours actuelle. Comme l’est aussi, dans un genre différent, celle de Pierre Culliford, dit Peyo, le créateur des célèbres Schtroumpfs, auquel une exposition d’une ampleur inédite est accueillie à la fondation. Jusqu’au 3 septembre, le génie d’un autre artiste qui rêva puis dessina... « un autre monde » y fait judicieusement écho à celui que tout le monde dénommait simplement « Folon ».

 

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