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Jean-Louis Etienne : l’infatigable visionnaire ! 

Connu du grand public pour ses expéditions, notamment au pôle Nord, le docteur Jean-Louis Etienne a accepté de répondre à nos questions. Explorateur et protecteur infatigable de la planète, il développe un nouveau projet «â€¯Polar Pod » destiné à l’étude de l’océan Austral.

 Interview de Jean-Louis Etienne par Jérôme Bloch pour Andy 

 

Jérôme Bloch (J.B). Avant d’aborder le projet «â€¯Polar Pod », quel est l’état de notre planète ? 

Jean-Louis Etienne (J-L.E) : Je distingue deux aspects essentiels : le réchauffement climatique et la disparition progressive de la biodiversité. Soulignons pour être précis que les deux sont liés. Nous avons perdu beaucoup de temps car même si le réchauffement est devenu un sujet populaire, personne ne peut véritablement percevoir cet effet.  Ensuite vient la question de la responsabilité de l’être humain. Il est indéniable que l’accumulation de fumées, particules et autres émanations de gaz carbonique viennent saturer la troposphère relève de notre responsabilité. Nous devons prendre ce problème à bras-le-corps. En tant que médecin, je peux dire que la terre souffre d’une fébricule - une petite fièvre - et c’est souvent le fait de maladies chroniques. Plus nous attendons, plus nous favorisons des complications, dont une directe, la réduction de la biodiversité. Bien sûr, il convient de saluer la COP, une initiative qui rappelle régulièrement les enjeux et de formaliser des engagements et puis, surtout, il faut compter sur l’engagement de la jeunesse qui s’est saisie de ces sujets et qui doit devenir un moteur pour mettre en œuvre les solutions qui émettent moins de CO2. 

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J.B. Parlez-nous de «â€¯Polar Pod » votre tout dernier projet. 

J-L.E : Il s’agit d’un projet qui nous permettra d’étudier l’océan Austral, un océan qui entoure l’Antarctique, le continent du pôle Sud. Il se trouve loin, difficile d’accès et vous y trouvez des vents très forts comme les 50èmes rugissants dont vous avez certainement entendu parler. Les missions dans cette partie du globe sont rares car très coûteuses. L’océan Austral constitue un phénomène exceptionnel avec ses 22 000km de circonférence, car il est le seul à faire le tour du monde et unit les eaux des océans Atlantique, Indien et Pacifique. Notre Polar Pod a été construit comme une plateforme, avec un grand flotteur vertical de 100 mètres de haut et 80 de tirant d’eau. Polar Pod fonctionne sans émission de CO2   puisqu’il utilise le courant pour le déplacer. 6 éoliennes assurent l’alimentation électrique. A bord, 8 personnes se relaient tous les deux mois : dont 3 marins professionnels, 3 ingénieurs océanographes et 2 places pour des scientifiques, artistes ou écrivains. Étudier l’océan Austral, c’est étudier le principal puit de carbone océanique de la planète et en mesurer la performance en matière d’absorption du CO2. Notre objectif vise à mesurer ces performances durant sur 3 ans, en continu sur les 4 saisons. Des hydrophones – des micros sous-marins - nous permettrons de dresser un inventaire de la faune dont nous connaissons toutes les signatures sonores et des analyses anthropiques évalueront l’impact de nos activités économiques avec la mesure des quantités de pesticides, métaux lourds et microplastiques. Et enfin, nous validerons au sol les données satellites. 

 

J.B. Quel est la maître-mot qui sous-tend ce projet ? 

J-L.E : La persévérance. Elle me tient à cœur, car toute ma carrière a été placée sous cette idée. Persévérer malgré les difficultés ! Prenez l’exemple de mon échec en 1985, lorsque je n’ai pas réussi à rejoindre le pôle Nord : la persévérance m’a conduit à recommencer et à tenir jusqu’au bout en 1986. Notez que j’ai donné le nom Persévérance à notre navire ravitailleur, vous comprenez pourquoi ! 

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www.jeanlouisetienne.com  

360TV - Jean Louis Etienne 

 

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