Max Hahn (Ministère de la Famille, des Solidarités, du Vivre ensemble et de l’Accueil): Un Luxembourg inclusif et solidaire
Le Ministre Max Hahn dispose d’un Ministère très large et mène de front plusieurs chantiers. Ses priorités incluent l’équilibre travail-famille, l’inclusion des personnes vulnérables, celle des réfugiés et le bien être des personnes âgées. Interview.
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Quelles sont vos priorités actuelles?
Le portefeuille est très large ! Ce n’est pas facile de choisir quelques priorités, mais je dirais que dans le volet famille, nous œuvrons pour que l’équilibre work-life fonctionne mieux en laissant du temps aux parents pour éduquer leurs enfants et passer du temps avec eux. Pour cela, nous préparons une 7ème formule de congé parental sur 9 mois ainsi que le congé partiel familial qui s’adresse aux parents ayant des enfants jusqu'à 13 ans pouvant bénéficier d’un congé non rémunéré de quatre heures par semaine. De l'autre côté, nous luttons contre la pauvreté – un sujet qui me tient particulièrement à cœur – et qui constitue une des priorités de ce gouvernement. Nous allons renforcer la lutte contre le non-recours aux prestations sociales en automatisant des processus, en digitalisant et en améliorant le dossier social partagé, afin de cesser de demander des pièces dont l'État dispose déjà dans d'autres ministères. Nous lançons aussi un automatisme pour que les gens qui reçoivent le Revis obtiennent automatiquement l'allocation de vie chère.
Et par rapport à l’hébergement ?
Nous essayons d’aider les gens à sortir de la pauvreté en leur donnant les moyens financiers, mais cela ne suffit pas. Au niveau des sans-abris, nous souhaitons augmenter l'offre du Housing First, c'est-à-dire sans condition, afin de stabiliser et de travailler avec ces personnes pour les aider à sortir de leur situation. De l'autre côté, pour le volet handicap, nous souhaitons éliminer les barrières qui existent encore trop souvent au Luxembourg. Une nouvelle loi a été votée et le travail de transposition commence, pour voir avec les communes et les privés comment éliminer les obstacles et permettre aux personnes en situation de handicap de trouver un emploi ou, à défaut, des places dans les structures des ateliers protégés. Une de mes priorités consiste à aider les chefs d'entreprise, leurs collaborateurs, les personnes en situation de handicap et leurs famille pour faciliter l'inclusion des handicapés dans le marché de travail. Cela passe notamment par l’augmentation de l'offre de logements autonomes et semi-autonomes.
"Je pense que l'intégration fonctionnera mieux à travers le travail."
Qui des réfugiés ?
Au Luxembourg, nous disposons de 8.000 lits pour les réfugiés, un taux par habitant très élevé. De l’autre côté, nous subissons une très haute pénurie de main-d'œuvre dans presque tous les secteurs. Nous avons du pain sur la planche pour réussir à connecter les demandeurs d’asile et le marché du travail. Je pense que l'intégration fonctionnera mieux à travers le travail. La sortie des structures d'hébergement de l'Office national de l'accueil va être facilitée car le Revis permet difficilement de trouver un logement au Luxembourg. Notre pays dispose d’une communauté de presque 50% de non-luxembourgeois. Ceci représente un micro laboratoire où le vivre ensemble fonctionne assez bien. Nous allons encore améliorer la situation via les communes, où nous voulons donner plus de moyens financiers et de marges de manœuvres pour améliorer le vivre ensemble partout dans le pays.
Un mot sur les personnes âgées ?
Quand je suis né, nous avions 50 000 personnes de plus de 65 ans. Aujourd'hui, 43 ans plus tard, ce chiffre a doublé. Une division de mon ministère qui me tient beaucoup à cœur, veille à une haute qualité des prestations de services pour les personnes âgées.
"Il n'y a pas malheureusement pas de solution miracle : Ce sont des puzzles où nous disposons de beaucoup de pièces."
Comment mesure-t-on les progrès dans un tel contexte ?
Il n'y a pas malheureusement pas de solution miracle, mais dans ces différents domaines, ce sont des puzzles où nous disposons de beaucoup de pièces. J'essaie de faire au plus vite pour améliorer la situation des personnes. Si nous, au ministère de la Famille, nous nous occupons pas de ces personnes, personne d'autre le fait. Si vous regardez l'accord de coalition, vous verrez qu'il est énorme. D’ailleurs nous n’avons pas parlé du bénévolat qui joue également un rôle essentiel. Nous mettons en œuvre un programme très vaste qui motive non seulement les gens qui travaillent avec moi, mais aussi tous les acteurs qui travaillent pour le ministère ou qui ont des conventions. Pour atteindre nos buts, nous avons besoin de l’investissement de chacun, des Ministres à la Chambre des Députés en passant pour tous les citoyens.