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Arnaud Mikolajczyk (mebs) : "Gestion des risques" est-il un mot à la mode ?

Arnaud Mikolajczyk analyse le rôle des risk managers et les difficultés de quantification. Qu’il soit question de risques financiers ou non, le risk manager d’aujourd’hui apporte de la valeur à l’organisation grâce à sa capacité à s’adapter et à ses prises de décision stratégiques. De hautement spécialisé, il devient généraliste et polyvalent.

Comment la diversification des risques a-t-elle transformé le risk management ?

La mission des risk managers reste inchangée : quantifier. Mais les risques se sont diversifiés. Alors qu’auparavant, il n’était question que de quelques risques aisément quantifiables (marché, endettement, concentration, contrepartie), aujourd’hui, le risk manager doit envisager le risque de manière globale et multiplier les méthodes d’évaluation quantitatives, notamment concernant les risques opérationnels, de liquidité ou de durabilité. Son rôle a évolué. De spécialiste de la quantification de risques spécifiques (principalement liés au marché), il est devenu généraliste. Il doit être capable de comprendre et de relever les défis que présentent les modélisations issues d’un univers de risque diversifié (géopolitique, réglementation, informatique, durabilité). L’évolution de cette fonction va de pair avec celle des actifs, provoquée par l’essor des stratégies alternatives à l’instar du capital-investissement ou de l’immobilier dont l’approche de la gestion des risques diffère nécessairement.

"Le risk manager tend à être perçu comme une charge pour l’entreprise, mais la gestion adéquate des risques apporte de la valeur. Compétitivité. Budget. Confiance des parties prenantes. Continuité d’activité. Efficience. Résilience."

Comment le risk manager s’adapte-t-il aux enjeux extra-financiers, comme la durabilité et la conformité ?

La réglementation en vigueur l’est depuis un certain temps et les innovations qu’elle anticipe restent modestes, alors que des évolutions d’envergure sont à prévoir, s’accompagnant de nouveaux défis. La réglementation s’appuyant généralement sur des principes, elle, est par conséquent sujette à interprétation. Le risk manager doit adapter ses procédures (voire ses méthodes) en conséquence pour répondre aux « nouvelles » exigences, car les interprétations varient selon les intentions de l’auteur. En matière de durabilité, l’environnement actuel bouleverse le statu quo en mettant l’accent sur la création de la plupart, voire de tous les éléments, dont les données et les connaissances. Les données relatives à la durabilité, lorsqu’elles sont disponibles, restent difficiles à évaluer et peuvent manquer d’exhaustivité. La constitution d’ensembles de données et de bases de connaissances prendra du temps. La prise en compte des questions de durabilité apparaît néanmoins comme une pratique ancrée dans les mœurs européennes, et même si son adoption nécessitera du temps, elle met en valeur l’approche par le bon sens que les acteurs concernés déploient depuis quelques années.

Quelle valeur le risk manager apporte-t-il à l’organisation ?

Le risk manager tend à être perçu comme une charge pour l’entreprise, mais la gestion adéquate des risques apporte de la valeur. Compétitivité. Budget. Confiance des parties prenantes. Continuité d’activité. Efficience. Résilience. Le risk manager comprend les risques en estimant leur criticité pour l’entreprise, et partage ensuite cette compréhension avec les parties prenantes. Ainsi le risk manager peut aider les dirigeants à prendre des décisions stratégiques éclairées, à tous les niveaux. En participant à l’identification et à la réduction des risques, il aide à éviter les coûts superflus et/ou les pertes (amendes ou dommages réputationnels). En outre, les parties prenantes tendent à faire plus confiance à une entreprise gérant les risques de manière proactive. Soulignons également le caractère transversal de la fonction du risk manager permettant de garantir la continuité d’activité et d’améliorer l’efficacité de l’entreprise, dans la mesure où il identifie les risques liés aux opérations et/ou aux processus et peut s’attaquer à leurs racines. Finalement, lorsqu’une entreprise gère les risques de manière efficace, elle devient plus résiliente et s’adapte mieux, car elle peut mieux réagir aux évolutions sectorielles.

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