Jensen Huang et NVIDIA : Imaginer l'I.A.
Lors d'un voyage effectué au départ de son domicile de Taïwan, le père de Jensen Huang fut tellement fasciné par l'Amérique qu’il décida d'y envoyer ses enfants pour leurs études. Profitant des opportunités offertes aux immigrants, Jensen fonda NVIDIA. Aujourd’hui, cette société multimilliardaire se positionne comme le leader mondial des technologies de l'intelligence artificielle, révolutionnant nos vies.
@DR
Qui est Jensen Huang?
Né à Taïwan sous le nom de Jen-Hsun, Jensen a passé sa petite enfance en Thaïlande. Il a anglicisé son nom en Jensen, une fois envoyé aux États-Unis par son père afin d’y étudier. Les débuts furent difficiles. Inscrit dans ce que sa famille pensait à tort être un prestigieux internat, il se retrouva dans une école pour jeunes en difficulté. Jensen trouva malgré tout son épanouissement. Comme beaucoup d'immigrants aux États-Unis, il parvint à subvenir à ses besoins en lavant la vaisselle dans un fast-food tout en étudiant l'ingénierie électrique. En 1993, dans un Denny’s, il a esquissé sur une serviette en papier, avec quelques collègues, les bases de NVIDIA. Ils ont fondé une entreprise ayant non seulement transformé leur existence, mais aussi celles de milliards de personnes à travers le monde.
Qu’y-a-t-il derrière le succès de NVIDIA ?
Avec « NV » signifiant « nouvelle version », le groupe débuta en fabriquant des unités de traitement graphique (GPU) destinées aux joueurs de jeux vidéo. Au moment de constituer une société commerciale, le groupe a opté pour « nvidia », dérivé du mot latin signifiant « envie ». Choix peut paraître aléatoire, mais il reflète bien le sentiment de ceux observant l’ascension fulgurante des cours de l’action de l’entreprise, celles-ci ayant grimpé de 100 670,73 % avec une capitalisation atteignant 2,07 trillions de dollars. En 2006, Huang prit le parti de promouvoir les produits NVIDIA auprès de la communauté des supercalculateurs. L’apparition du bitcoin en 2009 donna un coup de pouce à l’entreprise, ses produits étant très demandés pour le minage des crypto-monnaies. Enfin, en 2013, Huang fit un pari audacieux pour Nvidia en misant sur l’intelligence artificielle, un secteur pourtant en apparente perte de vitesse.
"L'apprentissage en profondeur n'est pas un algorithme, mais une méthode. Son rôle se limite au traitement des données."
Qu'est-ce que l'intelligence artificielle selon Huang ?
Le battage médiatique autour de l'intelligence artificielle exagère souvent son potentiel, l'apprentissage automatique consistant principalement à accumuler des données plutôt qu'à prendre des décisions autonomes. « L'apprentissage en profondeur n'est pas un algorithme, mais une méthode. Son rôle se limite à traiter des données », explique-M. Huang, soulignant qu'il reste encore de nombreux autres aspects à considérer. Il rejette la crainte que l'IA puisse remplacer l'homme. Contrairement à de nombreux autres milliardaires de la technologie, il n'a pas signé la lettre mettant en garde contre les risques engendrés par l’IA, dont celui de l’extinction humaine. Tandis que certains imaginent « bateaux de sauvetage » pour emmener l’humanité sur d'autres planètes, Huang a calqué le siège de NVIDIA sur le vaisseau spatial Voyager de Star Trek. Ses 100 000 mètres carrés sont consacrés à la vision de Huang consistant à concevoir un espace terrestre permettant d'améliorer les performances de ses employés.