2020, Odyssée de l’espace
Alors que le monde se repliait sur soi et se confinait, l’aventure spatiale a elle franchi des étapes sans précédent au cours de l’an écoulé, ouvrant le champ à des exploits technologiques et à de nouvelles découvertes. Retour sur quelques moments forts récents de l’exploration de notre univers.
La Chine ramène 2 kg de cailloux
Le 16 décembre dernier, le vaisseau chinois Chang’e 5 revenait sur Terre, après trois semaines d’un périple de quelque 750.000 kilomètres. Lancé le 23 novembre, pour alunir le 1er décembre suivant, il avait pour objectif de collecter deux kilogrammes de sol et de roche lunaires. Trop éloignés pour une opération manuelle depuis le centre de contrôle terrestre, l’amarrage et le prélèvement ont été exécutés sur place en pilotage automatique. L’engin porte le nom de la déesse chinoise de la Lune. En janvier 2019, son prédécesseur Chang’e 4 s’était posé sur la face cachée de la planète blanche, un événement majeur pour la Chine, seul pays avec la Russie et les États-Unis à rapporter des fragments de l’astre. La dernière extraction du genre remonte à 1976, avec l’excavatrice soviétique Luna 24 et 170 grammes de prélèvements seulement.
“Le partenariat SpaceX NASA–industrie a relancé l’épopée sidérale humaine.”
300 millions de km et des poussières
Le 6 décembre après six ans d’odyssée, la sonde japonaise Hayabusa-2 - traduisez « faucon pèlerin » ramenait 0,1 gramme de particules de l’astéroïde Ryugu situé à plus de 300 millions de kilomètres de là. Depuis le cosmos, elle avait alors lâché sa capsule contenant le précieux matériau semblable à du sable noir. Les équipes de l’agence d'exploration aérospatiale japonaise (JAXA) chargées de la récupérer dans le désert australien, avaient pu identifier la boîte grâce au gaz émis par celle-ci, différent de la composition atmosphérique ici-bas. L’analyse aidera à mieux comprendre l’origine de la vie, ainsi que la formation de l’Univers et du Système solaire vieux de 13,8 milliards d’années. Avant fin 2021, la JAXA partagera son trésor avec des scientifiques internationaux. Pendant ce temps, Hayabusa2 poursuit sa route vers d’autres astéroïdes. C’est la deuxième excursion nippone de recueil d’échantillons stellaires.
En taxi avec SpaceX
Le 31 mai 2020, un véhicule privé déposait deux astronautes de la NASA, Bob Behnken et Doug Hurley, à la station internationale orbitale (ISS), pour une mission de six mois. Développée et affrétée par SpaceX – la société californienne de l’entrepreneur américano-canadien Elon Musk – la navette Dragon reste encore la seule fusée non institutionnelle à transporter des personnes dans l’espace. Elle peut emporter jusqu’à sept passagers et du fret. Une première dans l’histoire de l’aéronautique, et un retour des Américains sur l’échiquier des vols habités vers l’ISS, après neuf ans d’absence. À propos de ces derniers, Musk aurait dit « ils construisaient une Ferrari pour chaque lancement, alors qu’une Honda Accord pouvait faire l’affaire ». Depuis ce trajet commercial pionnier, Dragon a effectué 23 visites à l’ISS. Ce partenariat étatsunien NASA–industrie a relancé l’épopée sidérale humaine. Il annonce ainsi des voyages plus sûrs et plus loin, promet des expéditions, des découvertes et des expériences scientifiques plus nombreuses, et augure des opportunités business inédites.