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Andre Reitenbach (Gcore), Philipp Rösler : Promouvoir une concurrence équitable

La technologie transforme le monde, et le Luxembourg se trouve dans une position idéale pour en tirer parti. Nous avons rencontré Philipp Rösler, ancien vice-chancelier allemand et aujourd’hui membre du conseil d’administration de Gcore, pour évoquer les soutiens nécessaires aux entreprises afin de concrétiser ces opportunités.

Pourquoi avez-vous rejoint Gcore ?
Nous disposons aujourd’hui d’outils impressionnants pour communiquer et collaborer, comme Zoom ou l’intelligence artificielle, mais les relations humaines restent essentielles. J’ai rencontré Andre Reitenbach, le CEO et cofondateur de Gcore, par l’intermédiaire d’un ami dans la tech. Il m’a dit : « Regarde, ce gars est en train de bâtir une entreprise majeure dans le domaine de l’IA. » J’étais sceptique, car des projets en IA, il en existe à la pelle. Mais il m’a expliqué que Gcore construisait l’infrastructure, le socle de toute l’économie numérique. Cela a éveillé ma curiosité. Je suis venu à Luxembourg, j’ai rencontré l’équipe, et j’ai été fasciné. Andre m’a proposé de rejoindre l’aventure, et j’ai accepté, car Gcore joue un rôle stratégique pour l’avenir du secteur.

Quel rôle le Luxembourg peut-il jouer dans ce développement ?
L’État peut contribuer à garantir une égalité des chances. Pas par le biais de subventions, mais en luttant contre les monopoles. Aux États-Unis, qui construit les grands centres de données ? Le privé, certes, mais sans réelle concurrence : Google, Amazon... Ici, on peut faire mieux. On peut imaginer une infrastructure financée par le public, attribuée au privé via des appels d’offres, et ouverte aux startups. Cela implique d’acquérir une puissance de calcul de pointe et de la rendre accessible à coût modéré pour les jeunes pousses innovantes. Ainsi, même sans capital, elles peuvent accéder à l’infrastructure et se lancer. C’est par là que tout commence.

Dr. Philipp Roesler, Advisory Board Member at Gcore.jpg

©gcore

"Aux Etats-Unis le privé construit les grands centres de données, mais sans réelle concurrence. Ici, on peut faire mieux" 

En tant qu’ancien ministre, comment les sphères privée, publique et politique peuvent-elles renforcer la technologie de l’UE ?

Les subventions sont tentantes, mais elles agissent comme un poison doux : elles apportent de l’argent, mais n’encouragent pas la compétitivité, indispensable pour se développer à l’international. Le rôle du politique, c’est de stimuler l’esprit d’entreprise. Cela passe non par l’aide directe, mais par la création d’un environnement de marché fondé sur trois piliers : ouverture des marchés, liberté des échanges et concurrence loyale. Les entrepreneurs européens doivent pouvoir rivaliser avec la Silicon Valley ou l’Asie. On quitte une époque où le plus gros écrasait le plus petit. Désormais, le plus rapide dépasse le plus lent : la rapidité d’exécution fait la différence. L’Europe doit réduire sa bureaucratie. Il faut investir dans l’infrastructure, puis en garantir l’accès équitable.

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