top of page

Sam Tanson (Députée, déi gréng) : Investir dans l’avenir

54212725854_bca0ea92ed_o.jpg

Ayant dirigé les portefeuilles de la Culture, du Logement et de la Justice au sein du précédent gouvernement, Sam Tanson fait désormais son retour à la Chambre des Députés. Elle affirme que le parti écologiste maintiendra la priorité donnée à la protection de l’environnement et à la lutte contre le changement climatique, tout en agissant pour une meilleure répartition des richesses afin de réduire la pauvreté et de renforcer la cohésion sociale. Interview.

Quel est le programme des Verts au Luxembourg aujourd’hui ?

De nombreux défis se dressent au Luxembourg, mais la protection de l’environnement et la lutte contre le changement climatique demeurent la priorité absolue. Même si des enjeux internationaux, comme la guerre en Ukraine ou les tensions économiques globales, dominent les débats actuels, la responsabilité envers les générations futures ne peut disparaître de l’agenda politique. La justice sociale reste également fondamentale – malgré un haut niveau de richesse, la pauvreté persiste au Luxembourg. Une meilleure répartition des ressources contribuera à renforcer la cohésion sociale. Une économie durable représente un levier essentiel pour atteindre ces objectifs. La politique énergétique a constitué un axe central durant les cinq dernières années : la part des énergies renouvelables dans la consommation totale progresse. Toutefois, les efforts doivent s’intensifier. Le développement et la protection de la nature nécessitent un équilibre. Les espaces naturels jouent un rôle majeur pour le bien-être collectif, et aucun projet de développement ne devrait compromettre leur intégrité.

Compte tenu du récent recul des réglementations européennes en matière de durabilité, pensez-vous que les politiques écologiques aient été trop agressives?

Une situation à double tranchant se dessine. Certaines industries dénoncent une régulation excessive, mais de grandes entreprises, telles que Ferrero, défendent la continuité des engagements en matière de durabilité. Par ailleurs, les mouvements populistes de droite s’opposent fermement aux règles environnementales. En réaction, plusieurs partis centristes réduisent leurs ambitions. Pourtant, la crise écologique ne connaît aucun répit. Un exemple concret : la directive européenne sur le devoir de vigilance vise à garantir des normes éthiques dans la production. En détricotant ces cadres, le risque de conséquences durables augmente fortement. Néanmoins, éviter les erreurs du passé demeure essentiel. Stopper les investissements dans l’avenir du pays affaiblirait durablement sa capacité à répondre aux besoins futurs. Le débat sur les infrastructures illustre cette tension. Qu’il s’agisse de mobilité, de santé, d’éducation ou de climat, ces investissements s’imposent malgré les contraintes. La conviction persiste : maintenir ces efforts reste indispensable.

Nous ne referons pas l’erreur d’arrêter d’investir dans l’avenir du pays.

Alors que 48 % de la population luxembourgeoise n’a pas la nationalité, les débats parlementaires sont publiés uniquement en luxembourgeois. Cela devrait-il changer ? Et l’accès à l’information devrait-il être amélioré ?

Autrefois, les débats parlementaires s’exprimaient en français. Le passage au luxembourgeois a marqué une avancée importante. Une amélioration de l’accessibilité s’impose malgré tout. Plusieurs médias diffusent déjà du contenu multilingue, et la traduction automatique par intelligence artificielle pourrait renforcer cette dynamique. La transparence, par ailleurs, représente un pilier essentiel pour le Luxembourg. Toutefois, certaines zones demeurent opaques, malgré une législation garantissant l’accès aux documents publics. Des outils parlementaires existent pour effectuer ces demandes, mais une réévaluation des politiques en vigueur permettra d’en garantir la pertinence. En politique, cultiver une culture de reconnaissance des erreurs et de correction constitue une exigence démocratique

bottom of page