François Masquelier (Simply Treasury) : La trésorerie en transition
François Masquelier, CEO, présente les trois activités de Simply Treasury : la consultance stratégique, la formation et le thought leadership. Interview.
Pourriez-vous décrire Simply Treasury en quelques mots ?
Simply Treasury ne se consacre pas qu’à l’offre de conseil en trésorerie et en Entreprise Risk Management (ERM)pour les entreprises, institutions financières, fonds alternatifs et fintechs. Notre société s’est donné un rôle conceptuel : elle doit se voir comme un guide éclairé, voué à promouvoir les tendances et bonnes pratiques de notre métier. Simply Treasury ambitionne aussi d’encourager la gestion de trésorerie au Luxembourg et de partager les nouvelles techniques et technologies avec la communauté financière. Elle ne vise pas seulement les entreprises, mais tous les types d’organisations maniant de la trésorerie, souvent de manière moins sophistiquée que les multinationales.
« La trésorerie se transforme et vire au « full digital ». »
Quels enjeux identifiez-vous pour la trésorerie dans les 5 ans à venir ?
Notre profession fait face à de nombreux challenges. Je peux évoquer les principaux. Le trésorier se trouve confronté à des défis technologiques majeurs avec des produits innovants (dont le RPA, la robotique et à terme l’intelligence artificielle). D’abord, il doit envisager des formules alternatives moins coûteuses offertes par les fintechs, solutions rompant avec les pratiques classiques. Il devra les combiner avec les nombreux outils IT déjà en place. Le trésorier reste le plus grand utilisateur des moyens informatiques de tous les départements financiers de l’entreprise. Il doit sélectionner les instruments adéquats, les intégrer et les interfacer, condition préalable pour augmenter la productivité imposée à sa fonction. Accomplir plus avec moins passe par la technologie et, bonne nouvelle, elle répond présent. La trésorerie se transforme et vire au « full digital ». Le second défi consiste à demeurer en conformité avec toutes les nouvelles règlementations, dont heureusement, le flot se ralentit enfin. Le contexte économique constitue, lui aussi, un enjeu. Comment, par exemple, dégager du revenu sur l’excès de liquidité lorsque les taux d’intérêt restent, pour très longtemps, négatifs ? Les risques de contreparties, les aléas politiques, les contraintes de mise en conformité, etc. pèsent d’un poids plus fort qu’auparavant. Le trésorier doit aussi se plier à des impératifs comme les règles de KYC/AML, imposant un travail très lourd, souvent manuel. La volatilité des marchés, la globalisation et leur corrélation plus intense complexifient la gestion quotidienne. Enfin, la chasse aux talents et aux nouvelles compétences, clé du succès dans un monde où le périmètre d’activité s’est élargi considérablement, se révèle de plus en plus compliquée. Cette fonction demande des qualifications toujours plus vastes : cela en fait le charme, mais aussi un défi. Simply Treasury apporte sa contribution à cette transformation numérique et aide à définir les bonnes stratégies.
Comment aidez-vous les entreprises à relever ces défis ?
Simply Treasury s’applique d’abord à les assister dans la définition des objectifs et la confection des feuilles de route pour les prochaines années. Nous mettons en place les techniques, produits et solutions innovantes pour répondre aux nombreux défis. Nous essayons aussi de déployer ces bonnes pratiques dans d’autres organisations financières, dont les fonds alternatifs. Elles en ont besoin pour améliorer leur efficacité et leur productivité en la matière. Mais Simply Treasury aide aussi les start-up financières à développer une offre plus adaptée aux nécessités des entreprises, à promouvoir leurs produits. Nous leur proposons des stratégies de communication innovantes pour faire connaître leurs solutions. Malgré ces nombreuses activités, je reste président, plus actif que jamais, de l’Association des trésoriers d'entreprise à Luxembourg (ATEL) et vice-président de l’Association européenne des trésoriers (EACT).