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François Masquelier: Le prestige d'une marque automobile, meilleur indicateur de sa valeur boursière 

Le luxe possède-t-il valeur supérieure lorsqu'il s'agit d'automobiles ? Le cas Ferrari, cotée en bourse, se révèle intéressant car il indique justement le succès potentiel de la future cotation de Porsche.  

 

La passion, vecteur de valeur 

La passion reste un moteur dans la valorisation de l'industrie automobile, malgré les mouvements d'électrification. Cette attirance pour certains modèles de voitures de sport provient de leur histoire, caractère mythique et sportif, de résultats en compétition, et de leur signification pour le commun des mortels : un rêve souvent inaccessible. En effet, ses voitures sont conçues pour être les plus enviées, de même que la marque. Pourtant, lorsque Ferrari a annoncé son intention d'entrer en bourse, 7 ans auparavant, beaucoup ont exprimé leur scepticisme. Le constructeur italien, désormais valorisé à 39 fois ses bénéfices annuels attendus —contre 26 pour LVMH et 7 pour Mercedes— leur a donné tort. Ainsi, les marchés ne valorisent pas tout de la même manière. Les concurrents cherchent à occuper une place importante dans le créneau des voitures de luxe, comme en maroquinerie ou en haute couture. Ferrari s’intègrerait donc bien dans un portefeuille comme celui de KERING. LVMH n'a-t-il pas complété sa gamme de produits de luxe avec des motos PINARELLO ? Cependant, les actionnaires des marques automobiles haut de gamme se sont parfois sentis déçus. Dès 2015, les marques automobiles ont voulu l'imiter, comme Porsche et Lotus, avec plus de déception que de succès. Logiquement Porsche devrait pouvoir réussir et McLaren pourrait également se laisser tenter prochainement. D’autre part, Volkswagen veut par cette introduction en bourse lever des fonds pour financer sa transformation vers les véhicules électriques et autres logiciels.  

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Course contre la montre entre Aston Martin, Ferrari et Porsche 

L’échec de l'introduction en bourse d'ASTON MARTIN en 2018 effraie. Quatre ans et un sauvetage plus tard, le cours de l'action Ferrari reste l'étoile polaire d'Aston Martin. Depuis 2020, Lawrence Stroll tente de restaurer l'éclat du luxe d'Aston, le différentiel de capitalisation boursière s’élevant à 1 pour Aston contre 50 milliards pour Ferrari. Ne devient pas Ferrari qui veut ? Les stocks de modèles s’épuisent avant leur production et les analystes regardent davantage les carnets de commandes que les ventes précédentes. Aucun autre véhicule ne prend de la valeur lorsqu'il quitte le parking. En revanche, Porsche pourrait s’imposer comme le deuxième constructeur automobile haut de gamme à réussir son introduction en bourse, prévue fin 2022. De fait, ses modèles à prix élevé se vendent avant leur sortie. La force de Porsche réside essentiellement dans le succès de ses SUV et voitures électriques. D'ici 2025, la moitié de la gamme sera électrique ou hybride, laissant Ferrari loin derrière.   

 

Une question de perception 

La perception est essentielle. Les marchés ne réagissent pas toujours rationnellement au point d'appliquer des multiples similaires à leurs pairs. L'industrie automobile évolue vers les véhicules électriques et hybrides et les courses deviennent également électriques ou hybrides. Cette transformation nécessaire s’applique également dans le segment haut de gamme. TESLA a prouvé que tout un secteur  peut changer en innovant et même être perçu comme une entreprise "tech" plutôt qu’un assembleur de voitures. Porsche a, elle, démontré sa capacité à produire des modèles électriques attrayants et hyper-performants, garantissant son avenir et la réussite de sa future introduction en bourse, comme Ferrari. 

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