Stéphanie Obertin (Ministre de la Digitalisation): Piloter la transformation numérique - la vision d’une ministre pour le Luxembourg
Depuis son entrée en fonction, Stéphanie Obertin, ministre de la Digitalisation, s’est fixé comme priorité l’amélioration de l’administration publique numérique du Luxembourg. Dans cette interview, la ministre met en lumière des initiatives phares comme l’introduction de l’obligation d’utilisation unique, souligne les remarquables avancées du Luxembourg dans les classements internationaux et parle de l'équilibre entre l'adoption des nouvelles technologies et la protection des citoyens contre les risques. L’objectif ultime est de garantir une infrastructure numérique efficace, accessible et sécurisée, bénéficiant à tous les citoyens, tout en veillant à ce que personne ne soit laissé pour compte dans cette transformation numérique.
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Quelles sont vos principales priorités depuis votre entrée en fonction ?
La priorité du rôle de ministre de la Digitalisation consiste à assurer un développement continu de l'administration publique numérique en termes de qualité, d'accessibilité, de rapidité et d'efficacité des services proposés. Je souhaite créer les conditions d’un État à l’écoute des besoins de ses citoyens, utilisant les données disponibles pour fournir des services toujours plus adaptés, tout en garantissant leur sécurité. Le projet de loi 8395, introduisant l'obligation du « Once Only », se montre crucial dans ce contexte. Il ouvre également la voie à un État dit « proactif », informant d’initiative ses citoyens sur les aides d'État ou subventions par exemple. La mise en œuvre de ce projet de loi entraînera une simplification administrative importante pour tous les citoyens de notre pays.
Comment évaluez-vous les progrès du Luxembourg en matière de numérisation ?
Le Luxembourg investit considérablement dans la numérisation de ses services, atteignant en quelques années des résultats remarquables dans les classements internationaux. Prenons comme le eGovernment Benchmark de la Commission européenne, dans lequel nous occupons désormais la troisième place sur 35 pays, ou encore le rapport d’étape 2024 sur la décennie numérique, dans lequel la Commission souligne la contribution essentielle du Luxembourg aux objectifs de l’Union européenne. Au-delà de ces résultats très positifs sur la scène internationale, je vois également dans les statistiques d'utilisation de la plateforme MyGuichet.lu un signe certain de la qualité de nos services numériques. Guichet.lu et MyGuichet.lu sont devenus les plateformes par excellence des relations numériques entre les citoyens et l’État.
Quels risques et quelles opportunités voyez-vous pour le Luxembourg ?
La technologie est synonyme d'innovation et de progrès. Avec l'émergence de technologies telles l'intelligence artificielle, la blockchain et les technologies quantiques, nous sommes confrontés quotidiennement à des opportunités inespérées. Le défi ultime pour notre pays reste de suivre le rythme de toutes ces évolutions et de les utiliser pour le bien de tous. Nous avons donc besoin d'une intelligence artificielle en phase avec nos attentes et nos besoins. Nous ne devons jamais faire de la technologie pour la technologie... Mais chaque développement est un pas vers l'inconnu. Le risque zéro n'existe pas. En tant qu'État, nous devons faire tout notre possible pour protéger nos citoyens et nos systèmes contre des abus allant à l'encontre de nos intérêts. Nous devons nous prémunir contre les cyberattaques, par exemple, ou contre une fragmentation de la société excluant les moins férus de numérique.