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Sven Clement (Parti Pirate) : Le gouvernement sera-t-il un jour transparent ?

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La transparence est essentielle pour tenir les politiciens responsables, mais sa mise en œuvre demeure particulièrement complexe. Sven Clement, député et cofondateur du Parti Pirate, a partagé sa vision de ce combat permanent.

Le Défi de la Croissance Politique

Depuis sa fondation en 2009, le Parti Pirate défend l’accès libre à l’information au Luxembourg. Le mouvement a progressé, remportant vingt sièges aux élections communales et trois mandats lors des dernières législatives, avec 6,7 % des suffrages exprimés. Toutefois, des divisions internes ont affaibli la structure après ces élections : un député et plusieurs représentants locaux ont quitté la formation. Pour Sven Clement, cette crise interne découle d’une volonté sincère d’améliorer la gouvernance. « Les partis politiques nécessitent davantage de figures visibles », souligne-t-il. « L’objectif consistait donc à élargir la direction, renforcer la gouvernance et mieux représenter la population. » Cette ouverture a cependant attiré des profils en décalage avec les valeurs du mouvement. « Ceux qui rejoignent un parti uniquement dans l’espoir d’une élection abandonnent dès que les vents tournent.

Le Défi de la Transparence

Les bonnes intentions ont déjà entraîné des complications dans le passé. Le Parti Pirate s’est retrouvé au cœur d’une controverse liée à une application d’apprentissage du luxembourgeois destinée aux réfugiés. Malgré cela, Clement reste attaché à ses convictions : il a engagé des démarches juridiques contre le gouvernement pour forcer la publication de données sur les marchés publics. À ses yeux, des obstacles structurels freinent la transparence, notamment l’absence de définition claire d’un parti politique dans le droit luxembourgeois. « La question centrale reste ignorée : qui représente quoi, et au nom de qui agit un parti ? » déclare-t-il. « Sans réponse à cette question, la transparence restera hors de portée. » Il milite également pour une publication obligatoire des dons politiques. D’autres pays imposent déjà cette pratique. Le Luxembourg pourrait suivre cet exemple.

Nous devrions accélérer les réformes pour rendre le parlement plus transparent, mais nous en sommes encore très, très loin

Lutte pour le Budget

Le combat de Clement se poursuit jusque dans les moments les plus emblématiques de la vie institutionnelle. « Les débats budgétaires au Luxembourg relèvent de la mascarade », déplore-t-il. « Le budget se présente avec de beaux discours, puis un débat express de huit heures suffit pour trancher sur plusieurs milliards d’euros. » Pour instaurer une véritable responsabilisation du pouvoir exécutif, le parlement requiert des compétences renforcées et des leviers concrets sur le processus budgétaire. Clement défend également l’idée de sous-titrer automatiquement les réunions de commissions. Certains élus s’opposent à cette proposition, critiquant l’imprécision des sous-titres générés automatiquement. Mais selon lui, une version imparfaite vaut mieux qu’une absence totale d’information. Certaines avancées ont déjà vu le jour grâce à ses initiatives, notamment la mise à disposition des votes parlementaires en open data. Pourtant, de nombreuses zones d’ombre subsistent. Et le combat continue.

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