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Roman Niewodniczanski (Van Volxem) : Maintenir un héritage d’ excellence

Comprendre le passé aide à mieux affronter l’avenir. Roman Niewodniczanski, propriétaire du domaine Van Volxem, le démontre mieux que personne.

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©360Crossmedia

Quelles sont les origines du domaine Van Volxem ?

Je ne suis pas le meilleur, affirme Niewodniczanski à propos de son travail. Mon grand-père répétait toujours : essaie de faire partie des bons parmi les meilleurs. Une affirmation modeste, ancrée dans la conscience de l’histoire sur laquelle il s’appuie. La terre de son domaine accueillait une villa romaine et un vignoble il y a près de deux mille ans, introduisant la culture viticole venue d’Italie et de Grèce dans la vallée de la Moselle. Par la suite, des moines y cultivent des raisins, ce qui mène à l’apparition de cépages rouges et blancs aux XVIIe et XVIIIe siècles. Sous propriété française au XIXe siècle, le domaine devient l’un des plus prospères de l’ère prussienne et participe à l’âge d’or viticole de la région. Revendu après une faillite en 1993, il passe entre les mains de Niewodniczanski sept ans plus tard, une étape de plus dans une histoire dense qu’il prend soin de bien comprendre.

Qu’est-ce qui rend Van Volxem exceptionnel ?

En 2024, Van Volxem produit quatre cent mille bouteilles sur quatre-vingt-cinq hectares. Pourtant, l’obsession de Niewodniczanski pour la qualité l’amène à réduire cette surface. Se concentrer sur le meilleur reste essentiel,explique-t-il. Et, à cause du réchauffement climatique, la période idéale pour récolter les raisins dans un état parfait devient plus courte. Avec seulement trois semaines pour vendanger, quatre-vingt-cinq hectares dépassent les capacités de gestion tout en maintenant le niveau requis ; il prévoit donc de passer à soixante. Issu d’une famille de brasseurs prospères, Niewodniczanski suit son propre parcours, tout en gardant l’engagement familial pour l’excellence. C’est comme au football, explique-t-il. Sans le bon joueur, impossible de jouer la Ligue des champions. Il vise les plus grands crus, avec une compréhension globale du processus de production et un souci du détail constant.

"Nous avons tenté de jouer dans la Ligue des champions du vin allemand."

Quels défis pour Van Volxem ?

Il faut se battre pour ça, année après année , affirme Niewodniczanski à propos de sa quête d’excellence. Et cela devient amusant !  Cela peut paraître paradoxal, mais un tel investissement ne tiendrait pas sans plaisir. Il s’engage dans un apprentissage continu, allant de la génétique du raisin à l’histoire du sol, afin d’obtenir les meilleurs résultats. Son approche se veut durable : aucun produit chimique, production de moitié de l’énergie sur place pour réduire l’impact environnemental. Le réchauffement climatique rend la tâche plus difficile pour les vignerons. De son côté, Niewodniczanski refuse d’aggraver les dégâts. Une responsabilité envers la prochaine génération, précise-t-il. Il met de côté l’obsession contemporaine de la croissance pour se consacrer à une mission d’excellence durable, fidèle à une tradition vieille de deux mille ans.

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