LAYERS: la rencontre de l’art physique avec le numérique
Le célèbre artiste contemporain Alexandre Farto, plus connu sous le nom de Vhils, a encore surpris les aficionados d’art contemporain en dévoilant son nouveau projet expérimental LAYERS.
Développé par la plateforme DRP.io, LAYERS est une tentative de créer un pont entre le marché de l’art et le Web 3.0. Pour faire court, le Web 3.0, qui succéderait donc à l’ère actuelle du Web 2.0 – marquée par l’émergence des GAFAM et la réalisation que les géants de l’internet possèdent des quantités monumentales de données personnelles, souvent à l’insu des utilisateurs – offrirait la possibilité aux utilisateurs de contrôler leurs données, leur identité et leur destin. Comme on s’en doute, c’est sur la blockchain que repose l’édifice Web 3.0. Mais quel rapport avec Vhils ? La blockchain procure un sentiment de sécurité et d’unicité. Et comme l’affirme le dicton, « Ce qui est rare est cher », surtout quand il s’agit d’œuvres d’art. Depuis quelque temps, elles peuvent être authentifiées et sécurisées tel un Bitcoin. Cette numérisation de l’art repose sur les NFT, des jetons cryptographiques non-fongibles disposant d’une identité propre, comme un tableau de maître, et s’échangent en fonction de l’offre et de la demande.
“Je m’efforce de creuser dans les différentes couches qui composent l’édifice de l’histoire”, Alexandre Farto
LAYERS est le premier projet évolutif de NFT dans lequel les collectionneurs peuvent cocréer des œuvres d'art sur la blockchain Ethereum. En effet, celles-ci sont amenées à changer au fil du temps et des desiderata individuels, chacun étant libre de « déchirer » (tear) comme bon lui semble chaque « couches » (layer) qu’il possède, avec tout de même un seuil à ne pas franchir – trois tentatives. Le but final est de développer un nouvel écosystème basé sur ces jetons non-fongibles et focalisé sur un seul artiste. Ce n’est pas la première fois que Vhils s’aventure dans l’univers intrigant des crypto-artistes. Son célèbre projet « Scratching the Surface » avait donné lieu à 10 000 œuvres d'art interactives, entièrement hébergées sur la blockchain. Le projet LAYERS quant à lui met à la vente 3 000 toiles vierges.
Depuis bientôt vingt ans, Vhils revisite les techniques artistiques traditionnelles en proposant des créations révolutionnaires qui visent à décortiquer les diverses couches de la culture ambiante et de la modernité, invisibles à l’œil nu en temps normal. Son terrain privilégié habituel? Les grandes villes et ses zones délaissées et abandonnées. Haut représentant de l’art urbain, Vhils a développé une esthétique personnelle multiforme et innovante. Il privilégie le mur comme support principal, qu’il n’hésite pas à gratter, ronger, voire exploser... pour mieux révéler au final l’essence des environnements urbains. Son motto pourrait être « détruire pour construire ». Le tournant numérique revendiqué par l’artiste depuis « Scratching the Surface » et incarné dans les multiples couches de LAYERS n’est qu’une reformulation de sa philosophie : la possibilité de s’attaquer à l’œuvre d’art est, au fond, un acte de création.
Sources :
1) https://mymodernmet.com/fr/vhils-street-art-nft/