Jan Vanhoutte et Charles-Alexandre Houillon (Vistra Fund Management S.A.) : une licence pour croître
L'obtention d'une licence AIFM permet à Vistra de poursuivre son développement international. Une interview de Jan Vanhoutte et Charles-Alexandre Houillon.
Vous avez obtenu la licence AIFM en août 2016. Qu'est-ce que cela change pour vos clients et pour votre firme ?
Jan Vanhoutte : Vistra étant spécialisé dans les véhicules alternatifs, l'obtention de cette licence constitue pour nous un développement majeur, mais naturel. Nous sommes désormais capables de servir un client, du fonds jusqu'aux investissements. Dans le cas d'un fonds immobilier actif en Allemagne par exemple, notre AIFM gère le fonds, nous assurons l'administration centrale, nous prenons en charge le rôle de dépositaire avec notre licence de dépositaire d'actifs non-financiers, nous gérons les SPV luxembourgeoises et allemandes via notre réseau et nous assurons enfin la gestion de la propriété via Vistra Allemagne. Peu d'acteurs sont capables d'assurer ces services sur toute la chaîne de valeur. Avec des bureaux dans 41 juridictions, nous appliquons ce modèle partout dans le monde. La demande s'avère particulièrement forte en Europe, en Asie et aux Etats-Unis.
Charles-Alexandre Houillon : Cette évolution reflète les besoins de nos clients recherchant un chef d'orchestre pour coordonner leur stratégie. L'architecture ouverte de Vistra leur permet de trouver chez nous une solution « plug & play » permettant d’intégrer à leur fonds les trois fonctions ensemble (AIFM, administration centrale, dépositaire) ou si les clients disposent déjà d'un prestataire établi, ils peuvent accéder à un ou plusieurs services à la carte.
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" Nous sommes désormais capables de servir un client, du fonds jusqu'aux investissements".
Jan Vanhoutte
Comment votre firme rayonne-t-elle autour du globe à partir de Luxembourg ?
J.V : Grâce au maillage de notre réseau, nous recevons des recommandations du monde entier. Je peux citer l'exemple d'un gestionnaire basé à Singapour qui distribue déjà son fonds en Asie et souhaite accéder au marché européen. Avec par exemple le fonds d’investissement alternatif réservé, nous pouvons créer un fonds parallèle au Luxembourg et lui permettre d'être opérationnel dans les pays de son choix en Europe en quelques semaines.
C-A H : En marge de ces éléments, nous sommes très attentifs à l'extension du passeport européen aux pays tiers qui, in fine, mènera à la disparition des régimes nationaux de placements privés des pays concernés courant 2018.
Comment le Luxembourg en général et Vistra en particulier vont-ils rester compétitifs ?
C-A H : Dans l'industrie des UCITS, le marché a atteint une certaine maturité. Le levier de croissance aujourd'hui, c'est l'AIFM. La demande des clients « High Net Worth » et des « Ultra High Net Worth » s'oriente majoritairement vers l'alternatif. De plus, cette classe d'actifs cible aussi les investisseurs et clients institutionnels ou professionnels disposant actuellement d’importantes réserves de liquidités à investir.
J.V : En effet, il y a d’importantes réserves de liquidités disponibles et cherchant à être investies, entre autres, du fait des taux d’intérêts négatifs appliqués par les banques. Les avoirs alternatifs semblent être des valeurs de choix pour les gestionnaires et les investisseurs. On notera à ce titre le succès croissant de nouveaux types de fonds tels que les fonds de dettes pour se convaincre que l'alternatif a de beaux jours devant lui.
Cela dit, les fondamentaux s'appliquent : il faut être très réactif, compétitif au niveau des prix et surtout à l'écoute des besoins changeants des différents types de clients.
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