Thierry Grosjean (ALCO) :
UN MANDAT RICHE EN MISSIONS
LE PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION LUXEMBOURGEOISE DES COMPLIANCE OFFICERS NOUS FAIT PART DE SA VISION SUR L’ASSOCIATION ET SUR SON AVENIR, PLUS D’UN AN APRÈS SON ÉLECTION. INTERVIEW.
​
POUVEZ-VOUS NOUS DÉFINIR LES MISSIONS DE L’ALCO ?
La mission première de l’association consiste à rassembler et soutenir les compliance officers de
la Place dans leur travail quotidien au travers notamment de guidelines claires et de rapports
sur des sujets d’actualité ayant trait à leur besoin de déontologue. C’est une mission assez pragmatique visant à harmoniser l’approche règlementaire. Autrement dit, veiller à ce que les règles de conformité mises en place en matière de blanchiment d’argent et de lutte contre le financement du terrorisme soient appliquées de manière stricte et que les risques (notamment réputationnels) soient bien gérés et surtout mieux anticipés. Pour ce faire, des groupes de travail ont été mis en place. Ils sont constitués
de professionnels issus du secteur financier ou non (banques, assurances, avocats, domiciliataires, etc.) et rendent régulièrement des rapports très attendus par nos membres. L’association a également un rôle de promotion de la fonction compliance tant sur le plan national qu’internationale, qui se matérialise au travers de l’organisation d’évènements (environ
3 ou 4 par an), par un nouveau site web, et aussi grâce à notre magazine Le Bulletin. Enfin nous avons su instaurer depuis plusieurs années un véritable dialogue sur tous ces sujets de déontologie avec les autorités de tutelle.
​
DURANT VOTRE MANDAT, QUELS ONT ÉTÉ LES POINTS FORTS ?
Il est encore un peu tôt pour faire un bilan global mais à mi-mandat, il est indéniable que
l’un des points forts a été l’ouverture de l’association à des activités non (moins) financières de la Place comme les cabinets d’avocats et la création d’un groupe de travail spécialement dédié. Au cours de ces 12 derniers mois nous avons publié pas moins de 5 comptes rendus de tables rondes et 3 rapports de groupes de travail. En outre en terme de promotion, nous avons célébré les 10 ans du Bulletin début 2015 en publiant Le Recueil regroupant l’ensemble de ses publications. l’Alco vient également de fêter avec succès ses 15 ans
et cela a été l’occasion pour nos membres d’accueillir le nouveau directeur général de la CSSF et de bénéficier lors de cet événement d’une présentation d’un cas très concret de lutte contre le financement du terrorisme. D’autres événements sont en cours de préparation d’ici la fin de l’année en collaboration avec des associations locales mais aussi étrangères. Enfin, d’ici la fin de mon mandat j’espère pouvoir poser les bases d’un premier colloque européen sur la compliance ici au Grand- Duché.
​
« S’il y a une trace que j’aimerais laisser après mon mandat, ce serait celle de la promotion et de l’ouverture de la fonction Compliance. »
Thierry Grosjean, président de l’ALCO
​
NOUS AVONS REMARQUÉ QUE LORS DE VOS DISCOURS ET DANS VOS PUBLICATIONS, VOUS FAISIEZ PARFOIS ALLUSION À L’ACTUALITÉ, EN QUOI EST-CE LIÉ À LA COMPLIANCE ?
L’actualité, quelle qu’elle soit, me passionne
depuis toujours. Ces derniers mois ont
été effectivement marqués par différents événements tragiques liés au terrorisme qui nous touchent tous et notamment nous les compliance officers qui avons aussi comme prérogative de lutter contre le terrorisme et plus particulièrement contre son financement. Je considère que cela fait partie de mon rôle de rappeler ce lien direct entre l’actualité récente et les missions liées Ã
la fonction compliance car chaque compliance officer doit bien comprendre qu’il est un rouage essentiel de cette lutte contre un terrorisme internationalisé. En qualité de Président de l’Alco je me dois aussi de faire passer certains messages notamment celui que la fonction compliance ne doit pas être perçue comme un handicap d’un point de vue développement mais bien comme un atout essentiel à la bonne marche de l’entreprise. En effet, en parallèle de l’implémentation
de l’ensemble des règlementations de plus en plus contraignantes, le compliance officer
doit également se muer en véritable « partenaire d’affaires » de sa société tout en restant le déontologue de référence et le gardien de la bonne réputation de celle-ci.