Luc Neuberg (ALRIM) : Mutation du risque
Outre les aléas traditionnels, les gestionnaires de risques font face à des obligations règlementaires en augmentation et à l'arrivée de nouvelles formes de complications. Interview de Luc Neuberg, Président de l'ALRIM.
Pourriez-vous présenter l’ALRiM en quelques mots ?
L’ALRiM est l’Association Luxembourgeoise de Risk Management. Notre principal objectif de l’association consiste à promouvoir la culture de gestion des risques. L’association a été créée il y a plus de 20 ans, sous le nom de PRiM (Professionnels du Risk Management). Depuis, la gestion des risques a impacté de plus en plus d’acteurs, et non plus uniquement les gestionnaires de risques, d’où l’élargissement de l’association à tout professionnel intéressé et impacté par la gestion des risques, c’est-à-dire à pratiquement tous les acteurs de la finance. Il y a actuellement plus de 300 membres venant de tous les horizons de la finance, banques, fonds d’investissement, assurances et de tous les types de métiers, administrateurs, front offices, middle offices, back offices.
« Être membre de l’ALRiM, c’est faire partie d’une communauté de professionnels intéressés par les différents aspects de la gestion des risques. »
Comment évolue la profession de Risk Officer ?
D’un métier à la base très spécialisé sur des aspects techniques financières, la profession de risk manager est en train de devenir de plus en plus généraliste avec une très claire orientation règlementaire. Bien que les risques dit «traditionnels » tels que les risques de marché, de crédit, de liquidité et opérationnel restent une préoccupation du quotidien, ils passent malheureusement souvent au second plan, notamment dû à une charge de travail lié aux besoins de reporting. De plus, de nouveaux types de risques font leur apparition, donnons à titre d’exemple les risques liés au changement climatique (climate risk), au développement durable (ESG criteria, Green Finance), ainsi que les risques technologiques (cyber risk), décentrant les priorités primaires liées aux risques traditionnels. Les nouvelles technologies sont un réel support au métier, mais favorisent également une distanciation entre les risk managers et les entités contrôlées, par le biais d’une automatisation croissance et d’une externalisation des expertises financières.
Comment l’ALRiM défend-elle ses membres ?
Être membre de l’ALRiM, c’est faire partie d’une communauté de professionnels intéressés par les différents aspects de la gestion des risques. L’ALRiM interagit institutionnellement avec d’autres associations et acteurs de la place financière Luxembourgeoise mais également internationalement. A titre d’exemples, l’association est représentée au sein de Comités CSSF (tel que le Comité consultatif anti-blanchiment), au sein du board de la Fondation ABBL, et représentée dansles Working Group Risk Management de l’ALFI. Ces différentes participations permettent de représenter les membres et de défendre leurs intérêts au sein des principaux acteurs de la place. L’ALRiM est également membre de FERMA (Federation of European Risk Management Associations), avec un ancrage européen permettant une vision plus large des problématiques. Tous ces partenariats permettent à nos membres de participer à un panel de conférences et d’y être représentés. Enfin, présent également dans la formation, l’ALRiM a développé en collaboration avec la House of Training, deux certifications de risk management (une pour le volet bancaire, une pour les fonds d’investissement). Nombre de nos membres contribuent à ces formations en tant que formeurs.