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Alain Bastin (BIL Manage Invest S.A.) : Crescendo continu

Dans la foulée d’un fructueux exercice 2019, mais dans un contexte de crise sanitaire, Alain Bastin, CEO, revient sur la consolidation de la substance de BIL Manage Invest S.A et sur les objectifs de croissance de la Super ManCo. Interview.

 

Comment a évolué BIL Manage Invest lors des 12 derniers mois ?

 

2019 a consacré une progression de 60% des actifs sous gestion (AuM), soit un bond de 2 milliards d’euro. Nous avons terminé l’année à 5,5 milliards au compteur, et nous visons désormais la barre des 6 milliards. 65% de nos actifs se situent dans le Private Equity/Real Estate, notre marque de fabrique. BMI connaît à la fois une croissance externe et une croissance organique induite par celle de nos clients historiques dont plusieurs franchissent la barre du milliard d’AuM. En 2019, nous avons fortement renforcé notre modèle de gouvernance, grâce à une augmentation du nombre de nos directeurs indépendants et un renforcement de notre substance interne, avec 23 employés. Cette consolidation a permis de signer un certain nombre de contrats immobiliers importants sur les marchés français et luxembourgeois, dont celui de la phase II de la Cloche d’Or en 2019. Grâce au renforcement des synergies avec notre actionnaire, Legend Holdings, nous avons mis en place des produits uniques ouvrant à nos clients le marché chinois du Private Equity. BIL a ouvert à Pékin en 2019, et vient d’acquérir une entité à Hong Kong. Malgré la crise actuelle, cela nous permettra de développer le réseau asiatique de façon substantielle, en vue d’un développement important dans les deux sens.

« Il convient de distinguer les défis ‘traditionnels’ des difficultés induites par le coronavirus. Nous restons confiants dans les deux cas. »

 

Comment vous adaptez-vous aux demandes des clients ?

 

BMI exploite un modèle assez complet. D’un côté nous œuvrons au service des clients du groupe orientés « gestion de patrimoine », et de l’autre nous travaillons avec des institutionnels et notre propre réseau. Nous disposons ainsi d’une clientèle relativement large et variée, et tirons profit de cette diversité. Notre ManCo se situe au sein d’un groupe bancaire supervisé par le régulateur européen. Cela renforce notre réputation et notre image de sérieux. Par ailleurs, l’augmentation importante de substance consolide notre modèle. Nous assistons des entrepreneurs ayant besoin de structuration, auxquels nous pouvons fournir des fonctions de gestion de portefeuille. Ils bénéficient de l’ensemble des services du groupe BIL : financement, produits bancaires classiques, gestion de fortune, brokerage, ManCo, banque dépositaire et administration. Ce modèle constitue un système unique, permettant à des entrepreneurs de structurer leurs activités, tout en déléguant l’intégralité de la partie réglementaire et administrative.

 

Quels challenges et opportunités identifiez-vous à moyen terme ?

 

En matière de challenges, il convient de distinguer les défis ‘traditionnels’ – notamment les marges sous pression et la réglementation toujours plus présente – des difficultés induites par la crise du Covid19. Concernant les premiers, nous pouvons transformer ces contraintes en opportunités grâce à notre positionnement au sein du groupe. Nous venons de réintégrer en interne les fonds BIL sous gestion d’une compagnie tierce. Ceci permet à l’équipe de management de la BIL de travailler en profonde collaboration avec BMI et de continuer à développer des synergies, des process, et de facilement élargir la gamme de fonds du groupe à travers une expertise commune en plein développement. Par ailleurs, notre statut nous permet de cibler des acteurs asiatiques en quête de placements en Europe devant recourir à des agents européens habilités comme nous. BMI fonctionne comme une ManCo de tiers au sein d’un groupe bancaire avec une architecture ouverte. Nous bénéficions donc de tous les avantages qu’offrirait une société extérieure, avec son indépendance, tout en bénéficiant d’un actionnaire de premier choix donnant l’aisance nécessaire aux promoteurs et autres acteurs gravitant autour de ces activités. Nous constituons une des rares ManCo de fonds tiers appartenant à un groupe bancaire, pouvant assumer des mandats de gestion de portefeuille de la même façon qu’une société indépendante le ferait.

 

A propos de la crise du coronavirus, les récents événements influenceront d’une manière ou d’une autre les activités de la firme dans la mesure où 65% de nos actifs sous gestion se situent dans le PE/RE, c’est-à-dire l’économie réelle. Il est encore trop tôt pour pouvoir juger des impacts réels sur le niveau de valorisation des sous-jacents, mais il est certain que plusieurs secteurs souffriront et que d’autres en sortiront plus fort qu’avant. Nous en mesurerons l’impact dans quelques mois, mais nous restons néanmoins confiants sur la résilience de ces activités compte tenu de la qualité des clients et projets avec lesquels nous travaillons.

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