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Christian Gibot, Charles Degen, François Lucchini (Cardif Lux Vie) : Ne pas subir l’ESG, s’en imprégner

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Christian Gibot

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François Lucchini 

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Charles Degen

Selon Christian Gibot (CEO de Cardif Lux Vie), Charles Degen (Chief Development & Local Market Officer) et François Lucchini (Chief Investment Officer), les critères ESG ne peuvent pas servir de simple complément à une stratégie de gestion : ils doivent se trouver totalement intégrés dans la réflexion et le fonctionnement quotidien de l’entreprise.

 

Comment l’ESG impacte-t-il le secteur de l’assurance vie ?

 

Nos collaborateurs, nos partenaires et nos clients se montrent tous très sensibles aux enjeux sociétaux et climatiques. En tant qu’assureur et investisseur, un rôle important nous incombe : par nos choix, nous pouvons accélérer ce changement. Il ne s’agit pas d’un simple complément à notre stratégie d’entreprise, nous avons fait le pari ambitieux de l’intégrer dans notre mission. Cela guide nos actions et nous permet aussi d’attirer de nouveaux collaborateurs, adhérant à nos valeurs, dans un secteur où prévaut une forte concurrence. 

Tant au niveau de Cardif Lux Vie qu’à celui plus global de BNP Paribas, les critères ESG entrent en ligne de compte depuis bien longtemps, en excluant notamment de nos investissements pour compte propre les domaines les plus polémiques (pornographie, tabac, armes controversées) et en sélectionnant les entreprises bénéficiant des meilleures notes ESG. Nous allons même souvent plus loin en sous-pondérant certains secteurs ayant un impact négatif sur l’environnement (par exemple les sociétés pétrolières). 

Depuis plusieurs années, la démarche RSE de Cardif Lux Vie est structurée autour de quatre axes. D’abord, la notion d’investissement responsable ; ensuite la partie produits et services, plus responsables et plus accessibles. Le troisième axe implique de centrer notre entreprise sur l’humain, en intégrant les notions de diversité et de bien-être. Le quatrième axe met en exergue le caractère citoyen de l’institution : nous avons la chance de dégager des profits, et il nous incombe de contribuer au développement du tissu local tout en limitant l’impact environnemental de notre activité. 

"As an insurer and investor, we can accelerate this change. This is not just an add-on to our strategy, but an ambitious effort to make it part of our corporate mission. "

Comment Cardif Lux Vie s’adapte-t-elle dans ce contexte ?

Nous traduisons nos intentions par des actes, et nous nous efforçons de promouvoir ces principes de RSE dans notre culture d’entreprise. Nous avons ainsi lancé il y a plusieurs années le programme « My Impact » qui continue à rassembler plus d’une vingtaine de volontaires pour identifier des actions concrètes à mener. Récemment, ils ont, par exemple sélectionné un projet de reforestation dans le Nord du pays ou encore proposé des actions en faveur du bien-être au travail, que nous avons ensuite mis en œuvre. Nous avons également à cœur de rendre nos produits accessibles, sans distinction de ressources ou de discrimination sur l’état de santé. Il s’agit également de permettre à chacun de mieux comprendre les spécificités de son contrat et d'assister les bénéficiaires pour obtenir leurs prestations. Enfin, dans le cadre de la gestion de notre Fonds Général, nous nous sommes fixés pour objectif d’augmenter le montant de nos investissements à impact positif de 400 millions d’euros d’ici 2025 afin de répondre à la demande des clients qui souhaitent donner plus de sens à leur épargne. En 2020, les encours de nos investissements à impact positif s’élevaient déjà à 577 millions d’euros, avec, outre une part toujours croissante de « green bonds », des partis pris dans les énergies renouvelables et la protection des océans.

Quels challenges et opportunités identifiez-vous dans le secteur de l’assurance pour les cinq prochaines années ?

 

Nous espérons que le mouvement va s’accélérer avec une intégration toujours plus importante des critères ESG et des notions de durabilité. La clé est de réussir à aller plus loin en conciliant rendement, responsabilité et diversification de l’offre tout en évitant une concentration de nos investissements sur un panel réduit d’actifs répondant à ces notions. Cette dynamique est positivement soutenue par le gouvernement luxembourgeois, qui a la volonté de promouvoir la durabilité de sa place financière. 

Enfin, en cette période de crise, nous sommes amenés à faire des choix (digitalisation, travail à domicile). Mais en apportant une solution à un problème, nous créons de nouveaux challenges à venir qu’il faut anticiper le plus possible. Avec le télétravail et la dématérialisation par exemple, une pollution thermique va faire place à une pollution électrique. Le prochain défi consistera à (re)penser l’impact de toutes ces nouvelles solutions.

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