Marie-Josée Jacobs, présidente de Caritas Luxembourg, souligne les défis croissants auxquels sont confrontées les ONGs et le besoin d’inclusion sociale au Grand-Duché et dans le monde. Entrevue.
Pourriez-vous présenter Caritas Luxembourg en quelques mots ?
Caritas Luxembourg agit pour l’inclusion sociale au Luxembourg et dans le monde. Le centre de nos préoccupations reste le soutien aux populations le plus vulnérables : enfants et jeunes, familles monoparentales, personnes défavorisées, sans-abri ou en situation de logement ou de revenus précaires, personnes temporairement dans l’incapacité de gérer leur vie, migrants et réfugiés. Au niveau international, nous soutenons les victimes de catastrophes naturelles et de conflits violents et les efforts de reconstruction et de réhabilitation. Nous menons également des projets de développement. Grâce à notre réseau de partenaires locaux, nous demeurons en mesure d’aider la population dans de nombreux pays. Dans certains pays, nous disposons même de propres locaux. Nous sommes d’ailleurs une des rares ONG à être sur place en Syrie.
"Une dynamique pleine d’espoir se met en place depuis quelques années entre les politiques, les institutions et les ONG. "
Quels opportunités et challenges identifiez-vous dans la coopération au développement ?
Avec les conflits qui se multiplient et qui deviennent de plus en plus complexes, les défis sont nombreux. Il faut être quasiment partout et ce pour des durées indéterminées car les conflits qui se résolvent demeurent rares. Au contraire, la plupart s’enlisent, de sorte à ce qu’il devient impossible d’en entrevoir une fin. Des millions de personnes se voient obligées de quitter leur chez-soi pour trouver un endroit où vivre en paix. En même temps, le travail de nos collaborateurs sur place devient de plus en plus difficile. Leur sécurité est souvent mise en danger. Le respect que l’on avait jadis pour le travail des ONG tend à disparaître. Aujourd’hui, les ONG se voient souvent instrumentalisées. La liste des pays où il n’est plus possible pour une ONG de se rendre et d‘apporter de l’aide s’allonge. Je reste cependant optimiste. Une dynamique pleine d’espoir se met en place depuis quelques années entre les politiques, les institutions et les ONG. Celle-ci permet non seulement de travailler de manière coordonnée et efficiente, dans la durée, mais aussi d’oser de nouveaux concepts.
Comment imaginez-vous Caritas se développer à moyen et long terme ?
L’aide au niveau national reste un axe prioritaire pour Caritas Luxembourg. Malheureusement, nous sommes forcé de constater que les inégalités se creusent et, que pour beaucoup de personnes ici au Luxembourg, les fins de mois restent difficiles. Nous souhaitons les aider à tous les niveaux et en priorité au niveau du logement. Nous pensons, en effet, que beaucoup de personnes pourraient vivre décemment, si elles ne devaient pas payer un loyer exorbitant. Une autre priorité ce sont bien évidemment les enfants et les jeunes. Nous sommes convaincus que pour arrêter le cycle vicieux de la pauvreté il demeure important de créer un environnement dans lequel ils puissent s’épanouir en toute confiance. Enfin, la coopération au développement reste un autre axe prioritaire car nous sommes convaincus que si nous voulons que les personnes restent dans leur pays, il faut leur donner la possibilité d’y entrevoir un avenir serein pour eux et leurs familles.
Marie-Josée Jacobs (Caritas) : favoriser l'inclusion sociale