Stéphanie Jauquet (Cocottes) : la générosité à l’échelle
D’abord salariée dans différents restaurants, Stéphanie Jauquet n’aura pas mis longtemps à ouvrir son propre établissement. Après Um Plateau, À Table et Tempo, la cheffe d’entreprise fonde la chaîne Cocottes, comptant aujourd’hui dix magasins traiteur. Aujourd’hui, elle nous emmène dans son usine, centre névralgique de toute son activité.
Les petits plats dans les grands
Il faut franchir la frontière deux fois en une minute pour rejoindre l'usine des magasins traiteur Cocottes : une fois sur l'autoroute et une seconde près d'Arlon. Arrivé à huit heures sonantes, Stéphanie nous attend déjà, parfaitement détendue. Cela peut d’ailleurs surprendre, dans la mesure où les 175 employés du groupe travaillent 24 heures par jour, six jours par semaine. Les pâtissiers Cocottes commencent à une heure du matin, avant d'être rejoints successivement par les cuisiniers, les équipes commerciales et le personnel du restaurant. Quant au dernier établissement, il ferme ses portes 24 heures plus tard. Et pour motiver tout ce petit monde, il n’y a pas de secret, comme le souligne Stéphanie : « il faut beaucoup de diplomatie, j'essaie de fournir un environnement de travail optimal avec un salaire motivant. »
« Aujourd'hui, il n’y a plus de problèmes, uniquement des solutions »
Au menu : une vision d’avenir
Le tout nouveau bâtiment comprend un magasin vendant des cocottes, d’élégants bureaux et un labyrinthe de chambres spacieuses et autres réfrigérateurs. En parcourant chaque pièce, la complexité des réglementations dans le secteur alimentaire nous frappe. Stéphanie ne semble pas dérangée. Et pour cause, elle occupe également le poste de directrice générale de Munis, une société de conseil spécialisée dans la réglementation alimentaire et implantée sur place. Une fois les mains lavées et la combinaison d'astronaute enfilée, direction le niveau inférieur. Là, les fournisseurs livrent leurs marchandises, avant qu’une armée de petites mains ne les entreposent, les déplacent, les cuisinent, les assemblent, les emballent, les entreposent - une fois encore – pour finalement les expédier. Et malgré l’agitation, le bâtiment parvient à rester calme et constamment propre. À chaque nouvelle porte poussée, Stéphanie nous emmène tout droit vers le futur : une nouvelle machine va bientôt arriver ici, elle pourra accueillir une ligne de production spéciale pour certaines livraisons exceptionnelles, ce réfrigérateur sera complètement plein en trois heures et vide dix minutes plus tard… À n’en pas douter, une vision forte se révèle indispensable pour investir plusieurs millions dans une telle entreprise. Mais il faut dire que Stéphanie a un plan clair dans sa tête, ne compte plus ses heures de travail et peut s’appuyer sur ses nombreux succès pour relever tous les défis.
Une faim de succès
Depuis son siège social, Stéphanie peut maintenant se concentrer sur l’évolution stratégique de ses activités. Elle pourrait choisir d'ouvrir des boutiques à Paris ou à Bruxelles, d'ajouter des adresses à sa collection à Luxembourg ou encore de développer des collaborations avec des supermarchés. Les opportunités ne manquent pas. Le Luxembourg a beau être petit, le monde, lui, ne connaît pas de limites. Un succès que Stéphanie pouvait difficilement imaginer, elle ayant lancé Cocottes en mai 2014 pour mettre à profit les plats qu’elle cuisinait le soir. Pourtant, il aura fallu moins de cinq ans pour voir apparaître des sociétés tâchant d’imiter son concept. Un bel hommage en soi. Bien loin des tâtonnements du début, Cocottes incarne désormais du business à l’état pur. L'entrepreneur ayant la meilleure vision, la meilleure équipe et la meilleure mise en œuvre l'emportera. Ce matin-là, avec son management attentionné et sa vision précise de l’avenir, Stéphanie incarnait à merveille cet entrepreneur à qui tout réussit.