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Table ronde : La place des femmes dans le métier de réviseur d'entreprises

L'IRE a invité quelques femmes réviseurs d'entreprises pour une conversation à bâtons rompus. Compte-rendu.

 

Les femmes ont-elles des atouts différents à faire valoir ?

Léna Sérafin (PWC) : À mon avis cela dépend davantage des personnes que du sexe.

Caroline Delhez (Grant Thornton) : Une étude récente de Grant Thornton montre que la place de la femme dans le senior management n’est que de 22 % en Europe. J’ai l’impression qu’une femme ose moins demander qu’un homme. À facultés identiques, les femmes communiquent différem-ment. Cela dit, lorsque les entreprises nomment plus de femmes à des postes à responsabilités, cela produit de nombreux effets bénéfiques.

Aurélie Frost (EY) : Un homme motive ses équipes avec des objectifs, alors que la femme - en général – fonctionne de manière plus réservée. Elle a tendance à être moins calculatrice et à faire jouer son réseau moins activement que ses homologues masculins !

Marion Rory (Deloitte) : Une femme prend mieux soin de ses équipes. Elle rassure et fait davantage preuve d’empathie. Est-ce le fait d’être une femme ou une affaire de personnalité ? Ce n’est pas facile de trancher.

Laurence Vivarié (KPMG) : Si nous créons un réseau de femmes, nous sommes taxées de féminisme ! Je pense qu’il faut plutôt aller vers l’égalité car c’est l’humain qui fait la différence, quel que soit son sexe.

LS : Le réseau joue un rôle important pour les hommes et les femmes. Plus vous avancez dans
la hiérarchie, plus vous trouvez des hommes, alors qu’au départ c’est 50/50. L’expérience montre que les hommes entretiennent leur réseau différemment. Pour les femmes, combiner sa carrière et son rôle de mère représente un challenge car tout doit rentrer dans une seule vie mais des solutions existent ! Par exemple, mon mari a pris un congé parental pour que je puisse passer mon diplôme.

 

« Je suis contre la discrimination positive. La femme doit trouver sa place par sa performance. »
 

Avez-vous déjà été confrontées à des réticences du fait que vous soyez une femme ?

LS : Dans le milieu bancaire j’ai connu des problèmes liés au genre, mais plus maintenant.

LV : Il m’est déjà arrivé d’aller en réunion accompagnée d’un collaborateur que les clients ont pris pour mon chef, mais le phénomène reste marginal.

MR : Quand j’étais enceinte, je me demandais comment je serai accueillie à mon retour de congé de maternité mais tout s’est bien passé.

 

Pensez-vous que des quotas soient nécessaires ?

LS : Il y a forcément une influence culturelle sur
la place de la femme dans le foyer et dans l’entreprise mais je suis pour une promotion par
le mérite et non via les quotas. Personnellement, je cherche le contact avec des femmes au-dessus de moi capables de me servir de modèle.

Jessica Ott (BDO) : Je suis contre la discrimination positive. La femme doit trouver sa place par sa performance. Les quotas ne servent pas forcément la condition féminine.

LV : Je rejoins Jessica dans son approche. Il n’y
a pas de différences entre hommes et femmes : les schémas de récompenses sont identiques. Le partage des tâches se fait au niveau de la cellule familiale. Je ne me sens pas discriminée.

AF : En 2004, quand j’ai commencé, il y avait moins de senior managers féminins. Je trouve que maintenant il y a de plus en plus de femmes dans
la hiérarchie. L’objectif est de continuer à monter les échelons.

CD : Quand j’ai obtenu mon diplôme en 2011,
j’ai reçu de nombreuses propositions. Or je souhaitais fonder une famille, et il fallait concilier les deux. À mon retour de congé maternité tout s’est très bien passé : j’ai même eu une proposition de promotion. Je savais toujours faire de l’audit !

JO : C’est un choix de donner de la place à sa
vie privée dans sa vie professionnelle. Je pars parfois plus tôt mais je travaille de chez moi le soir. Je pense que nous induisons l’attitude des autres via notre comportement.

CD : Nous avons la chance de faire un métier qui offre beaucoup de flexibilité dans le travail, mais nous savons aussi nous montrer flexibles dans les périodes plus chargées. Cela doit fonctionner dans les deux sens.

 

 

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