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Jean Asselborn (Le gouvernement du Grand-Duché de Luxembourg) : Au cœur de l'Europe

Jean Asselborn, ministre des Affaires étrangères du Luxembourg, nous fait part de son point de vue sur l'évolution du processus d'intégration européenne et sur la nécessité pour le Grand-Duché de trouver des partenaires partageant ses valeurs. Interview

 

Avec votre expérience, comment évaluez-vous l'évolution des relations entre les pays européens ?

 

Si vous faites référence aux relations entre les États membres de l'Union européenne, nos traités contiennent la notion d'une "union toujours plus étroite". Cela illustre que l'intégration européenne se veut comme un processus continu. Cependant, les développements de ces dernières années, et notamment le retrait du Royaume-Uni de l'UE, ont prouvé que ce processus ne demeure pas irréversible. Aujourd'hui, dans l'UE, nous débattons des fondements mêmes de l'État de droit. Personne n’aurait osé l’envisager il y a dix ans à peine. D'autre part, les nombreux défis auxquels nous nous voyons confrontés - la crise du covid-19, les migrations, l'incertitude sur la scène internationale - montrent qu'un seul État membre, pas même un grand, peut y faire face seul. L'union fait la force reste notre principe directeur, aussi difficile que cela puisse parfois se révéler.

 

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“L'union fait la force reste notre principe directeur.” 

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Comment le rôle du Luxembourg a-t-il évolué au cours de l'année en Europe. Comment voyez-vous son évolution à l'avenir ?

 

Le rôle du Luxembourg dans l'UE a bien sûr évolué au fil des ans. Dans une Union à 27, de surcroît en tant que l'un des plus petits États membres, beaucoup de compétences et d'expérience s'imposent pour faire entendre sa voix. Je crois que l'on peut dire que le Luxembourg, dans son rôle d'État fondateur, a traditionnellement suivi une voie euro-intégrationniste, demandant plus d'Europe plutôt que moins. Pourtant, la dynamique politique et économique actuelle au sein de l'UE, mais aussi au-delà, rend parfois plus difficile de plaider en faveur d'un environnement ouvert et axé sur les entreprises, sans pour autant oublier le principe de solidarité tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Dans une certaine mesure, la politique de la force a fait son retour, et un pays comme le Luxembourg doit s’efforcer de trouver sa place dans ce paysage changeant, et de défendre ses intérêts avec d'autres partenaires partageant les mêmes idées.

 

Quels moments forts ont marqué vos mandats de ministre des Affaires étrangères ?

 

Bien que j’aie connu de nombreux moments importants et difficiles, notre désignation au Conseil de sécurité des Nations unies pour le mandat 2013-2014 a sans doute constitué le point culminant de ma carrière de ministre des Affaires étrangères. Pour la première fois de son histoire, le Luxembourg est devenu membre non permanent du Conseil de sécurité, après son élection par l'Assemblée générale de l'ONU, avec 131 voix. 

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