Laurent Menager (Compositeur) : en quelques notes
L’œuvre de Laurent Menager, demeurée longtemps invisible, a été remise à l’honneur par la publication de l’intégrale de son œuvre à partir de 2011. Ce fut un moyen de lui offrir la place qui lui revenait dans le panthéon international des grands compositeurs du XIXe siècle, et de permettre la diffusion de son œuvre.
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Laurent Menager, une vocation musicale précoce
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Laurent Menager est né en 1835 au Pfaffenthal, un faubourg de la Ville de Luxembourg peuplé d’artisans, auquel il restera profondément attaché jusqu’à sa mort en 1902. Rien ne le prédestinait à devenir musicien. Son père, boulanger, souhaitait qu’il suive la même voie que lui, mais il allait en être tout autrement. Parallèlement à ses études secondaires à l’Athénée de Luxembourg, Laurent s’initie à différents instruments et apprend l’harmonie. En 1855, il obtient son bac et tout naturellement il souhaite poursuive sa formation musicale. Une vocation d’abord contrariée, puisqu’il doit se plier à la volonté de son père, qui lui trouve un emploi de comptable dans une quincaillerie. Il occupera ce poste pendant une courte période, car son père accepte finalement de l’envoyer à Cologne pour y poursuivre des études musicales. Il a pour professeur Ferdinand Hiller et découvre le romantisme allemand.
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"Pour beaucoup de mélomanes, Laurent Menager est à l’origine d’un style romantique propre au Grand-Duché."
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Un musicien et un enseignant attaché à son quartier natal
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En 1856, Laurent Menager rentre au Luxembourg sans avoir décroché de diplôme, mais il obtient quand même un poste d’enseignant à l’école de musique de Luxembourg. C’est dans son quartier natal du Pfaffenthal qu’il fonde en 1857 la chorale Sang a Klang avec un collègue instituteur. A partir de 1860, il s’absente à plusieurs reprises pour compléter sa formation au Conservatorium der Musik de Cologne. A cette même époque il compose son Quatuor à cordes en La majeur. Entre 1889 et 1902, il retourne à l’Athénée, non plus pour y étudier, mais pour y enseigner la musique. Parallèlement à son activité de compositeur, il reste toujours très ancré dans l’univers de la pédagogie, à travers la création de partitions destinées à l’enseignement du chant et du solfège. Il mettra également en musique certains poèmes d’Edmond de la Fontaine, alias Dicks, et de Michel Lentz, l’auteur de l’hymne national luxembourgeois.
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L’œuvre de Laurent Menager, trop longtemps invisible
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Au moment de sa mort en 1902, le musicien reste très populaire. Lors de ses funérailles 6000 à 7000 personnes sont réunies pour rendre hommage au Maître. Pour beaucoup de mélomanes, il est à l’origine d’un style romantique propre au Grand-Duché. De part son importance et sa qualité, son œuvre occupe une place prépondérante dans le patrimoine culturel luxembourgeois. Malgré cela, il a fallu attendre longtemps avant que ses compositions soient rassemblées et éditées, certaines ayant purement et simplement été perdues. La question s’est posée dès 1935, à l’occasion de la commémoration du centenaire de sa mort, puis à différentes reprises par la suite. Le projet sans cesse reporté est finalement relancé en 2011, avec la publication du premier des douze volumes de l’intégrale de son œuvre !