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Masayoshi Son : Seul le futur ne s’achète pas

Homme d’affaires obsédé par le monde de demain, le Japonais Masayoshi Son veut investir 100 milliards de dollars dans les nouvelles technologies dont la moitié aux Etats-Unis. A 60 ans, l’homme qui doit son empire
aux succès de Yahoo et Alibaba séduit Donald Trump, mais inquiète les acteurs financiers traditionnels.

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L’année de tous les défis

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2017, un millésime chargé pour Masayoshi Son. L’année du magnat japonais de 60 ans à la tête d’une fortune estimée à 23,3 milliards de dollars par Forbes, débute d’ailleurs dès le 6 décembre 2016. Reçu par un Donald Trump rayonnant, il lui promet que la moitié de son fonds d’investissement de 100 milliards de dollars «â€¯Vision Fund », largement alimenté par des partenaires du Moyen-Orient, boostera des entreprises américaines positionnées sur le secteur des « technologies du futur ». L’année s’achève quasiment dès novembre. Cette fois, le dirigeant de SoftBank, le conglomérat fondé par Masayoshi Son en 1981, réussit à négocier une prise de participation de 10 milliards dans la plate-forme Uber. Une opération à même de sauver le modèle économique du géant avec une affiliation d’un million et demi de chauffeurs dans le monde.

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"Victime de la bulle Internet
en 2000, Masayoshi Son perd 70 milliards de dollars."

 

Visionnaire et intuitif

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Si cette avalanche de dollars inquiète les milieux d’affaires de la Silicon Valley, craignant une « sur-valorisation » susceptible d’écarter les acteurs traditionnels comme de créer d’éventuelles « bulles », elle s’avère fidèle à la stratégie du businessman. Le monde demain fascine depuis toujours l’ancien étudiant de Berkeley. Une passion doublée d’un sens du discernement pour faire confiance aux créateurs qui visent juste. Des qualités qui construisent sa fortune, quand il croit au potentiel d’Alibaba en Chine ou réussit le forcing pour contrôler Yahoo ! au Japon puis l’opérateur Vodaphone. Masayoshi Son s’attaque désormais à une nouvelle frontière : il entend devenir un acteur incontournable des objets connectés. Il prédit un futur dans lequel l’intelligence artificielle dépassera celle des hommes et ne souhaite pas louper ce nouveau chapitre de l’histoire de la civilisation comme de l’économie.

 

La revanche d’un PDG atypique

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Ces talents de visionnaire puisent cependant leur origine dans un passé douloureux. Petit-fils d’émigrés coréens, Masayoshi Son souffre durant l’enfance de discriminations et il lui faut attendre 1991 pour devenir enfin citoyen japonais.

Son rêve débute aux Etats-Unis, en marge de ses études, en vendant à Sharp le brevet d’un synthétiseur vocal. De retour au Japon, il y importe et distribue des logiciels et fonde sa société SoftBank. Victime un temps de la bulle Internet en 2000, la capitalisation boursière de SoftBank fondant de 90%, soit 70 milliards de dollars, il ne vend pas ses actions. Mieux, il rebondit en misant sur la nouvelle téléphonie, menaçant de s’immoler dans un ministère pour que les lignes à haut débit de Yahoo ! puissent être connectées.

Converti à l’énergie solaire, il reverse ses salaires aux sinistrés de Fukushima. Le pays du Soleil Levant s’avère cependant un terrain de jeu trop étroit. L’atypique PDG fascine et inquiète mais peu lui importe. Seule l’humanité de demain l’intéresse. Si le futur ne s’achète pas, rien n’interdit d’y investir.

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