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Eric Chinchon et Christophe Pessault (mebs) : G comme ESG

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Christophe Pessault

Eric Chinchon

Selon Eric Chinchon et Christophe Pessault, respectivement founding partner et membre du comité exécutif de mebs, l’intégration des critères ESG dans la finance est non seulement inéluctable, mais surtout indispensable. Interview.

 

Comment une société comme mebs aborde-t-elle l’ESG dans ses activités ?

 

Eric Chinchon (EC) : Au sein de mebs, nous avons toujours été à l'avant-garde des normes liées au « G », il fait partie de notre ADN, mais nous croyons aussi fermement en la valeur d'agir de manières socialement responsables sur le long terme. « Vous récoltez ce que vous semez » dit le proverbe, ou « Who Cares Wins », morale incontournable du cadre ESG. Il est juste de dire qu'au niveau individuel et au niveau de l'entreprise, nous discutons déjà de nouvelles façons de réduire notre empreinte sur l'environnement au fur et à mesure. À long terme, j'espère que nous pourrons améliorer considérablement nos standards et augmenter notre exigence en la matière. Nous pourrons ainsi aider nos clients à évaluer et à gérer les leurs, sur base de notre propre expérience. 

Christophe Pessault (CP) : Pour contextualiser cette discussion, l’année 2020 fut un véritable test de nos capacités sur l’ensemble du spectre ESG. Grâce à notre efficacité opérationnelle, nous avons pu continuer notre activité tout au long de l'année sans aucune difficulté, via une organisation intelligente, flexible et proactive. Nos collaborateurs ont été pris en charge dès le début de la pandémie par le comité de direction, et régulièrement informés. De plus, nous avons profité de cette année exceptionnelle pour évaluer notre cadre opérationnel en conditions dégradées et le bien-être de nos collaborateurs, en mandatant un prestataire externe spécialisé dans la prévention des risques psychosociaux au travail. Au final, nous avons pu identifier les forces et faiblesses de notre infrastructure et nous adapter en conséquence en saisissant les opportunités offertes mais également en mettant en place des mesures d’atténuations des menaces qu’une telle situation fait planer. Ceci a engendré d'excellents résultats, dans un cadre gagnant-gagnant pour la direction et nos employés.

"Les normes ESG dans leur ensemble ont été un sujet brûlant dans le secteur au cours des 17 dernières années. "

Pourquoi avez-vous noué un partenariat avec Thomas Murray ?

 

EC: Il y a plus de 14,500 fonds enregistrés au Luxembourg (CSSF, 2020). Les questions que nous nous sommes posées étaient : « Et si nous pouvions proposer une solution allant de la simple facilitation d’un exercice de due diligence, via un accès à une plateforme et ses templates, à une solution sur mesure de bout en bout pour mener cet exercice ? » Dans quelle mesure serions-nous fondés à fournir une solution de qualité à l'ensemble du marché et à ses différents acteurs ? » Thomas Murray (TM) & mebs partagent la même valeur fondamentale, qui est de résoudre les problématiques de nos clients en fournissant des solutions de qualité sur mesure aux professionnels du secteur des Services Financiers. La seule vraie différence est que TM se concentre sur des solutions quantitatives tandis que nous nous concentrons sur des solutions qualitatives. La valeur ajoutée combinée de nos services pour le marché luxembourgeois était si limpide que nous sommes rapidement passés d'une phase de discussion à la signature d'un partenariat, pour pouvoir commencer à travailler. À long terme, je crois que cette collaboration produira beaucoup plus de valeur ajoutée pour nos clients que ce que nous prévoyons déjà.

CP : Thomas Murray propose une solution de due diligence digitale clé en main avec une forte automatisation, en phase avec les demandes actuelles et futures de la CSSF. mebs ajoute le chainon manquant à la chaîne de valeur. En s'appuyant sur un système réalisant 75% d'automatisation (digne des applications Big Data), mebs apporte son expérience qualitative et opérationnelle contribuant ainsi fortement aux 25% restants. Pour rester compétitive, une entreprise comme mebs doit nécessairement mettre la donnée et l'automatisation au cœur de son modèle opérationnel. En collaborant avec un partenaire solide, reconnu par les institutions pour la qualité de son cadre opérationnel et ses capacités d'analyse, nous nous donnons les moyens de grandir et d'optimiser notre compétitivité à l'heure où la pression sur les coûts et la charge réglementaire jouent un grand rôle. Nous contribuons ici encore à créer une relation gagnant-gagnant, cette fois-ci avec nos clients. 

 

Comment imaginez-vous l’ESG évoluer dans les prochaines années ?

 

EC : Le changement n'est jamais un processus rapide. Les normes ESG dans leur ensemble ont été un sujet brûlant dans le secteur au cours des 17 dernières années (2004 année où le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan a été le fer de lance des premiers échanges internationaux sur le besoin d’intégrer des normes ESG). Nous commençons seulement à voir de réels changements dans les catégories S&E au Luxembourg. Au cours des trois dernières années le secteur des Services Financiers dans son ensemble a fait d’importantes améliorations concernant ses standards sociaux. Mais en tant que principal secteur de l’économie Luxembourgeoise, nous devons continuer de montrer l’exemple et faire de même pour l’environnement. Ce sera un long processus qui à ce stade n’est encore qu'à ses débuts, mais il est nécessaire. Ceci ne pourra se réaliser que par une volonté forte, déterminée et résolue des différents organes de direction, le fameux G d’ESG. Notre ambition est d’être partie prenante de ce processus. 

 

CP : Je rejoins tout à fait Eric. Nous sommes dans une phase peu mature de l’ESG. Prenez l’exemple de la VaR (Value at Risk, ndlr), développée dès 1994 par J.P. Morgan : plusieurs crises ont permis d’affiner cet indicateur grâce à des progrès incrémentaux, basés sur les retours d’expérience. Aujourd’hui, cet indicateur a fait des émules avec la « Climate VaR » ou la « Carbone VaR » permettant ainsi une évaluation des risques liés à certains facteurs impactant notre environnement. Les tentatives de quantification des risques liés au climat ou certains facteurs pouvant l’impacter, est un des signes que les considérations liées aux problématiques ESG sont maintenant sérieusement prises en compte. Toutefois, du travail reste à faire en la matière, en particulier sur les facteurs liés aux risques sociaux et de gouvernance.

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