Gosia Kramer (The Office) : Repenser le temps et l'espace
Alors que le coworking continue de se développer, Gosia Kramer, PDG de The Office, souligne l'attrait croissant de cet écosystème de travail coopératif et solidaire. La crise du Covid-19 a s’est posée comme un défi majeur, mais la flexibilité du concept de The Office a permis d’adopter les nouveaux modes de travail et de s’y adapter.
Comment The Office a-t-il évolué au cours de l'année écoulée ?
Cette dernière année, et en fait depuis les débuts de The Office, nous avons continué à élargir le nombre de nos membres. Nous avons inauguré notre deuxième site à Luxembourg, au boulevard Prince Henri, et nous nous préparons à en ouvrir un troisième, également au centre ville. Ce qui a évolué, c'est notre réflexion sur les surfaces de bureaux. Après avoir observé nos clients pendant quatre ans, nous voyons à quelle vitesse ils peuvent se développer ou, tout aussi rapidement, réduire la taille de leurs équipes. Bien entendu, nous nous adaptons à leurs besoins. Ainsi, dans notre troisième site, nous allons lancer un tout nouveau concept d'espace de bureau partagé. L'avènement de ce modèle a coïncidé avec l'arrivée de la pandémie de Covid-19. Les contraintes de la nouvelle situation nous ont seulement confirmé que nous devions repenser nos espaces. J’ai appris avec le temps, en femme entrepreneur, à me développer avec eux. Dans le passé, j'avais des réticences à dire "non", maintenant j'ai des problèmes pour dire "oui". Cela n'indique pas que je ne reste pas ouverte et gentille, cela signifie simplement que je sais à quoi je suis prête quand je prends une décision.
“Le coworking procède reste un état d'esprit. Nous attirons des personnes voulant collaborer et s’insérer”
Comment avez-vous surmonté les difficultés?
Chaque entreprise fait face à ses propres défis, nous comme les autres. Le Covid-19 a constitué notre plus grande gageure jusqu'à présent. Le challenge le plus complexe, depuis les débuts de The Office, consiste à faire comprendre que le concept de cotravail ne peut se comparer à celui d’un centre d'affaires. Les préjugés les assimilant, à tort, à des activités similaires nous frappent souvent. Le coworking procède d’abord d‘un état d'esprit. Nous attirons des personnes voulant collaborer et s’insérer. Cela crée un type spécifique d'écosystème, extrêmement coopératif et solidaire. Cela commence par les installations. Nous n'offrons pas de tasses à café prêtes à l'emploi, avec une cuillère placée à angle droit et du lait frais à côté. Le matin, les premiers arrivants parmi nos membres nous aident souvent à vider le lave-vaisselle. Nous ne réclamons absolument aucun frais caché. La facture mensuelle ne peut jamais constituer une surprise, puisque nous nous en tenons à notre schéma de tarification forfaitaire.
Comment voyez-vous l'évolution du modèle commercial du coworking dans les prochaines années ?
J'ai prédit que ce que nous voyons actuellement chez The Office ne serait que le début de la tendance au coworking. Il progressera sous des formes diverses pour supplanter l'espace de bureau traditionnel. Je considère aujourd'hui comme essentiel de soutenir l’évolution continue de nos membres. Ils vont contribuer à raffiner la mise en place du travail à distance, en lequel je présage l’avenir du travail. J'imagine des communautés de professionnels, d'individus, d'entrepreneurs et de jeunes pousses véritablement collaboratifs, capables de partager leurs compétences par voie numérique, et d'intéragir simultanément sur différents projets.