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Sean O'Driscoll

(Universal-Investment) : Le champion silencieux

En première position du baromètre AIFM 2019 de PwC et des ManCo pour les tiers, Universal-Investment connaît une ascension fulgurante. Après avoir fait profil bas au Grand-Duché pendant de nombreuses années, l’entreprise compte bien faire parler d’elle et accélère son développement à l’international. Interview avec Sean O’Driscoll, Luxembourg Country Head.

 

Pouvez-vous décrire Universal-Investment en quelques mots ?

 

En 1968, plusieurs banques privées allemandes participent à la création d’Universal-Investment afin de fournir des services de gestion de fonds aux entreprises. En tant que pionnier de l’industrie, nous lançons la première plateforme white-label pour les gestionnaires d’actifs en 1970 ainsi qu’un master fund inédit sur le marché allemand en 1992. En 2017, Universal-Investment passe finalement dans le giron de Montagu Private Equity. En l’espace de 50 ans, nous avons évolué et innové pour répondre aux besoins de nos clients, comme le prouve la création il y a 15 ans d’un bureau au Luxembourg. Désormais, Universal-Investment constitue la plus grande ManCo pour les tiers au sein du Grand-Duché, mais également le plus important gestionnaire de fonds alternatifs d’AIFM selon le baromètre PwC 2019. Nous comptons aujourd’hui 70 experts au Luxembourg – sur un total mondial de 700 -, dont la mission est de couvrir toutes les facettes de notre activité : risque, conformité, gestion de portefeuille, administration centrale, supervision, fiscalité, innovation et distribution. En septembre 2019, nos actifs sous gestion (AuM) s’élèvent à environ 465 milliards d’euros au niveau du groupe, dont 60 milliards d’euros pour la filiale luxembourgeoise. En nous appuyant sur notre expertise et sur le rayonnement de notre marque, nous comptons d’ailleurs accélérer notre développement à l’international.

« Notre Premier objectif reste de dépasser la barre des 500 milliards d’euros d’AuM»

Quelle est votre stratégie pour les quatre prochaines années ?


Premier objectif : dépasser la barre des 500 milliards d’euros d’AuM et devenir la première plateforme européenne de gestion de fonds pour tous les types d’actifs d’ici 2023. Christian Reitz, responsable de la transformation numérique, et Daniel Andemeskel, directeur de la gestion de l'innovation, misent également sur les technologies d’intelligence artificielle et sur la blockchain. Nous ambitionnons de devenir l’un des pionniers du numérique, notamment via le lancement du premier fonds 100% digital et de services entièrement numérisés pour les actifs, les devises et les fonds digitaux. La technologie constitue l’une des clés pour améliorer notre plateforme de distribution, dans la mesure où elle nous permet de fournir à nos clients les informations nécessaires à la réalisation de leurs objectifs – l’analyse et la pénétration de marché. La data joue d’ailleurs un rôle essentiel dans nos activités, raison pour laquelle nos équipes travaillent sans relâche afin d’exploiter les données de la meilleure façon possible. Malgré cela, nous conservons le même ADN : celui d’une plateforme d’infrastructure fournissant des solutions à ses clients, permettant à ces derniers de se concentrer sur leur cœur de métier et de favoriser leur croissance.

 

Quels sont les défis et les opportunités que présente le marché luxembourgeois ?

Le Luxembourg est un centre externalisé de services administration de fonds et la complexité croissante de la réglementation constitue la principale opportunité du marché luxembourgeois. Grâce à notre niveau d’expertise, nous pouvons en effet parfaitement répondre aux besoins de nos clients et les aider à relever les défis réglementaires et à se concentrer sur leur cœur de métier.  La tâche se veut complexe, tant les entreprises doivent faire face à des obligations renforcées - telle que la circulaire 18/698 -, particulièrement en matière de due diligence et de reporting. Second objectif : gérer notre potentiel de croissance grâce au soutien de nos actionnaires institutionnels, tout en nous appuyant sur notre expertise, notre réputation et notre image de marque. La situation se veut positive en la matière, notamment car nous étudions les possibilités de développement en Europe, aux Etats-Unis et en Asie. Les disruptions du marché, et tout particulièrement celles engendrées par le Brexit, constituent aussi une belle opportunité pour Universal-Investment. Nous mettons d’ailleurs notre expérience au service des clients britanniques pour leur fournir un accès au marché européen. De nombreux clients s'efforcent de revoir leur configuration en fonction des exigences réglementaires, des évolutions du marché et d'autres variables, et nous restons le partenaire idéal pour les accompagner dans cette transformation.

 

Je discerne également deux défis. En premier lieu, le recrutement. Nous devons constamment attirer des profils très qualifiés, compétents et dotés de compétences spécifiques. Nous travaillons constamment à notre attractivité pour faire face à une importante compétition sur le marché de l’emploi, notamment au niveau des fonds alternatifs, des ESGs et pour recruter des experts en risque et compliance. La concurrence internationale constitue le second challenge à prendre en compte. Même si le Luxembourg a profité d’une belle prospérité dans le secteur des fonds pendant 20 ans, il ne faut pas oublier que le marché international devient de plus en plus concurrentiel. L’objectif reste simple : faire en sorte que le Grand-Duché reste la référence en matière d’efficacité, de pricing et de délai de mise sur le marché. Cela nous permettra de faire face à la pression que d'autres juridictions exercent sur le Luxembourg - le plus grand centre financier européen.

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