Business à Cuba

3 options principales s'offrent à vous à Trinidad: flâner dans la ville et ses multiples lieux culturels, visiter la vallée de los ingenios ou profiter de la plage distante d'à peine quelques kilomètres. Francesco (prénom remplacé, ndlr), un jeune homme né à Trinidad ne voulait pas devenir guide. Il opta pour la carrière permettant de gagner jusqu'à 200 dollars par jour: chauffeur de taxi. A l'époque, acheter un véhicule neuf était interdit. Il se rendit donc chez un spécialiste qui "habilla" une fiat punto en voiture de collection des années cinquante : il suffit de remplacer les carrosseries. Des membres de sa famille l'aidèrent à financer son entreprise. Entretemps, il est devenu possible d'acheter une voiture "neuve", mais à quel prix? En avril 2017, il n'y avait qu'une seule concession automobile à Cuba: la concession "Peugeot" de la Havanne. Après vérification, elle venait de fermer. Car en réalité, seul le gouvernement est autoriser à importer les véhicules sur l'île. Il commence par louer ces véhicules aux touristes avant de les revendre au Cubains fortunés, passée la barre des 10.000 kilomètres. Comptez 40.000 dollars pour les voitures chinoises qui pulullent sur l'île et jusqu'à plus de 200.000 dollars pour une Peugeot 406. Malins les dirigeants Cubains! Et honnêtement, ne vous avisez pas d'oublier de déclarer quelques courses: "On ne triche pas avec Fidel" conclut Francesco, se sachant espionné de près. Dans ces conditions, les effets d'annonce du gouvernement sur l'autosuffisance enfin atteinte sonnent creux. La dépendance est encore énorme vis à vis de partenaires sud-américains mal en point et la vie des habitants s'avère non seulement très difficile, mais surtout doublée d'un énorme sentiment d'injustice.

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Révolution?

Etant donné le niveau d'éducation des Cubains, il peut paraître étonnant de ne pas assister à de nouvelles tentatives de révolutions. Les américains ont bien essayé de financer un groupe en 1961 dans la baie des cochons mais cela s'est soldé par un fiasco qui engendra la crise des missiles et facilita le partenariat Cuba-Russie. La surveillance et la répression du pouvoir, combinées avec une rhétorique anti-américaine digne de Vladimir Poutine contribuent à préserver l'illusion d'une cohésion nationale autour de valeurs communes. Mais même si internet reste un luxe sur l'île, il faut se souvenir de la technique qui permit à Fidel Castro de prendre le pouvoir : en allant 'convertir' les paysans pour lever une armée! Ceci serait absolument impossible aujourd'hui. Et pourtant, en quittant l'île, il semble qu'un peuple aussi brillant finira par trouver la force pour se libérer du joug castriste.​